jeudi 31 janvier 2008

Offre de stage au PNR des Boucles de la Seine Normande



Le Parc Naturel Régional des Boucles de la Seine Normande propose une offre de stage pour un(e) étudiant(e), plutôt en discipline naturaliste (botanique, faune ...) sciences de l'environnement, ou en ingénierie environnementale...
Dans le cadre d'un Inventaire du réseau hydraulique de la boucle du Trait - Yainville / Fonctionnement et patrimoine naturel, le PNRBSN souhaite collecter toute l'information sur la connaissance de l'important réseau de fossés et petits cours d'eau pus ou moins canalisés qui circulent dans la zone concernée. Un état des lieux devra permettre de mieux comprendre le fonctionnement de ce système hydraulique, en particulier en relation avec les zones humides ou inondées qu'il connecte à la Seine.
Retracer l'historique des inondations de la zone, définir des mesures de gestion des fossés, évaluer techniquement et financièrement la gestion des fossés et leurs projets de restauration, établir un plan de gestion hydraulique ; voilà quelques objectifs de cette mission.

Toutes les informations sont disponibles sur le site du PNR en téléchargeant le dossier.

La mise en œuvre de cet inventaire depuis trois années par le Parc montre que l'intérêt pour la place de ces réseaux hydrauliques desservant les zones humides de la basse Seine est réel. Les politiques, comme les gestionnaires, ont pris conscience de l'importance de la qualité de ses hydrosystèmes dans la pérennité et la sauvegarde de nos milieux naturels. L'observatoire des zones humides permet ainsi de travailler sur les nécessités de gestion de ces réseaux. Les couts d'entretien des fossés sont importants mais leur non-gestion poserait à court terme des problèmes dont les couts ne sont pas quantifiable à ce jour; mais qui devraient l'être.

L'exemple de la Grand' Mare (Marais Vernier) de laquelle 250.000 m3 de sédiments sont en court d'enlèvement par phases successives est un exemple probable des conséquences d'un suivi de ses réseaux effectué de façon trop partielle.

Mais il y a bien une question qui doit être posée : Et si l'on envisageait de laisser certaines évolution se faire ? Les mares pourraient se combler, d'autres mares apparaitre, de même pour les fossés. Jusqu'où pousser le rôle de l'homme. Peut-être devont nous suivre ici la pensée de Gilles Clément : f"aire le plus possible avec, et le moins possible contre".

mercredi 30 janvier 2008

Kokopelli : condamné

Et voilà, la sentence est tombée.

Suite au procès dont je parlais il y a quelques semaines.
Kokopelli est condamné à verser 12.000 € au grainetier Baumaux et 23.000 € à l'Etat et à la Fédération Nationale des Industriels de la Semence.

Même si cette décision de justice était à craindre, le cynisme est là car nombre de grands distributeurs fournissent les mêmes graines que Kokopelli sans être inquiétés, et les dangers de l'uniformisation de l'agriculture et de la mise sous licence des semences restent bien présent.

Comme le dit le texte de Raoul Jacquin sur le site de Kokopelli la menace de la désertification, l'adaptation des pratiques agricoles avec le milieu doivent rester au centre des préoccupation des semenciers avant le profit et le contrôle de leur petit univers.

En poussant le raisonnement de ce genre de pratique vers l'extrême, le ridicule.
Tout le monde connait le rôle important de la coccinelle dans la nature. Imaginons qu'un producteur de traitements dit "phytosanitaires" dispose d'un produits qui détruise les coccinelles. Pour éviter le péril, il protège l'espèce en les faisant se reproduire dans un espace confiné qu'il contrôle.
Puis le produit fait son usage et éradique quasiment toute les coccinelles de notre région.
Il n'aura plus qu'à nous vendre la reproduction de celles qu'il aura considéré comme "protégé".
C'est un peu ce qui est en train de se passer avec les semenses. nous n'aurons bientôt plus d'autres choix que d'acheter les graines des multinationales.

Cynique, je vous disait !!!

mardi 29 janvier 2008

Jardin - version verticale

Le nom me disait quelque chose, alors lorsque j'ai vu que Le Monde 2 du 12 janvier parlait des Folies-Siffait, j'ai découvert l'article de Catherine Chomarat-Ruiz.
Les Folies-Siffait sont accrochées au coteau nord de la Loire, à environ 20 km en remontant le fleuve vers Ancenis. Succession de terrasses serrées et emboitées, elle sont le résultat de plusieurs phases de construction, de gestion et de protection par la famille Siffait. Maximilien y a œuvré de 1819 à 1829 ; puis Albert-Oswald, le fils, tente de protéger le parc contre l'arrivée du chemin de fer ; enfin Ernest Siffait et son épouse est le dernier propriétaire du bien familial.
L'auteure de l'article nous fait parcourir les images suggérées par la visite des lieux, tant au XIXe siècle que de nos jours. L'histoire chronologique des constructions du site est mal connue, mais l'objectif poursuivi par les créateurs est totalement ignoré. "... Le mystère des Folies-Siffait reste entier. Doit-on s'en réjouir ? ... la connaissance de la finalité du parc n'empêchera jamais l'imagination de galoper." Le parc a été le cadre de multiples interventions artistiques dont des œuvres de Turner et la fin d'un documentaire d'Agnès Varda : "O saisons, ô châteaux". Le rendu du réel n'a pas entravé la venue de l'imaginaire. "... De l'espace de la composition végétale et minérale à l'espace des artistes, par passant par l'espace labyrinthique du promeneur, géographique du voyageur, ou politique de l'élu, le lieu intrigue. ... "
Sommes-nous dans La Poétique de l'espace, chère à Gaston Bachelard ? "Le Parc des Folies-Siffait convie à une promenade, pousse à la réflexion, et condamne à produire une oeuvre... un livre par exemple".

Catherine Chomarat-Ruiz éditera un livre sur ce site en fin d'année 2008.

Ce site passionnant m'a donné envie de chercher un équivalent, plus ou moins proche dans l'esprit, en vallée de Seine. Je cherche encore. Il y a bien La Roche-Guyon, ou Yville, ou encore quelque jardins accrochés vers Connelles, mais sans commune mesure. si vous connaissez quelque chose de ce style, faites-moi signe.

Un premier ouvrage traitait déjà de ce site sous forme d'une nouvelle parue en 1984 sous le titre « La folie de Monsieur Siffait » par Joël Roussiez, illustrée de photographies et rendant hommage au lieu. Un second ouvrage écrit par Jean-Gabriel Bouchaud chez Coiffard décrit le site, mais il est épuisé.


Reste les bouquinistes, car le site est encore en travaux et inaccessible au public... avant une prochaine réouverture.



Quelques belles photos ici : http://www.vjoncheray.fr/phototheque/photos-nantes/agglomeration/le-cellier/

Pour plus d'info sur les Folies-Siffait, aller sur le site de la commune du Cellier.

jeudi 24 janvier 2008

Berges de Seine

Pour 1,25 million d'euros, le Département de Seine-Maritime a engagé depuis quelques semaines un vaste chantier de réaménagement des berges de Seine à la hauteur du Trait. L'option retenue se veut écologique.


Mais quel est le problème ?

La berge est déstabilisée dans sa partie haute et n'assure plus son rôle de retenue des crues. L'origine de cette érosion est attribuée au passage des navires, à l'effet nommé "batillage" qui par son petit clapot, mais puissant en énergie, désolidarise les massif de berge et provoque des affaissements.

Déjà, les communes d'Yville et un secteur de la boucle de Sahurs avaient été traité il y a 3 ans. Aujourd'hui, la technique retenue associe la reconstitution d'une berge en enrochements pour briser les vagues du batillage, et une végétalisation du haut de la berge avec diverses plantations. Cela favorisera un ancrage plus efficace de la berge, mais ne semble pas empêcher le passage outre-bord des crues.

Faut-il vraiment retenir ces crues ? Dans l'hypothèse (vraisemblable) où leur puissance n'aille pas en diminuant, devront nous envisager de construire des digues ou des parapets de plus en plus haut ? N'aurait-il pas plutôt été utile de limiter la construction et l'aménagement des zones d'épandage ? On oublie trop facilement la puissance de l'eau. Rien ne lui resiste.

Par la minéralisation des berges , même si une végétalisation est réalisée en haut du massif bâti, la force hydraulique se trouve canalisée dans un boyau, un tuyau d'où elle s'échappe avec d'autant plus de violence qu'elle est contrainte en temps normal.

Certes, au Trait, les élus veulent que les paysages de Seine deviennent dess atout pour la commune avec la "re-création" d'un chemin de halage pour promeneurs.
Est-il bon de le contenir entre clôtures des propriétés privés et parapet ?
Et si le domaine de la seine devenait un champ libre...
L'eau pouvant s'approprier le territoire qui lui est utile.

Messieurs les aménageurs des berges, laissez la seine prendre ses aises, avant qu'elle ne décide de le faire d'elle même !

mardi 22 janvier 2008

Prix du Paysage 2007

Lundi soir, au Ministère de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement durables se déroulait une cérémonie annuelle sensée être la représentation de ce qui a attirer l'attention en matière d'aménagement et de gestion paysagère de qualité.

Grand Prix du Paysage

Le Prix du Paysage pour l'année 2007 a été attribué à l'agence TER, pour une aménagement de parc urbain à Ivry-sur-Seine pour le compte du Conseil Général du Val-de-Marne. Le Parc de Cormailles a été remarqué par sa sobriété dans les parti-pris d'aménagement, par ses choix de matériaux, ses perceptions multiples et sa convivialité.
En fait, ce parc est une vaste pleine (que certains qualifieraient de plaine de jeux) entourée de belvédères et habillée par des iles-jardins.
Au-delà de la perception, c'est tout l'aspect gestion et usage qui semble particulièrement pertinent. Sous le parc se trouve un ensemble de système de gestion et de traitement de l'eau de la plaine de la seine pour éviter les débordements locaux avec un bassin de 55.000 m3.
Ce parc est aussi un lieu d'activités : du foot au marionnettes en passant par l'inévitable piste de skate.
Plus d'informations sur ce lieu sur la page du site du Conseil Général du Val-de-Marne qui lui est consacrée : http://www.cg94.fr/node/1049

Visite en image ici.

Pour une superficie de 5,29 ha, on y trouve aussi une roseraie, un jardin des sables, des jardins sériels, des vignes, un solarium, un mur de graffs, un restaurant et le moument commémoratif de la rafle du Vel d’Hiv.

Réalisation : Conseil Général du Val de Marne, maître d’ouvrage
Henri BAVA, Michel HOESSLER, Olivier PHILIPPE : Agence Ter, maître d’œuvre

Mention spéciale
Cette soirée a aussi l'occasion de décerner une mention spéciale du jury pour la politique paysagère de la vallée de la Bruche, gestion intercommunale qui fonctionne depuis près de 20 ans dans le Bas-Rhin et qui a perm
is de maintenir des activités traditionnelles de la vallée dont le pastoralisme grace à une association locale et une action concernée avec les élus de la communauté de communes.
Comme quoi il n'est pas besoin d'être "parc naturel" pour obtenir des résultats en ce domaine.


Ces deux prix semblent représenter les deux facettes de la prise en compte du paysage aujourd'hui.
L'un est en contexte urbain, l'autre en milieu rural.
L'un est une création, l'autre est une préservation.
L'un est un parti d'aménagement planifié depuis plusieurs années, l'autre est une gestion conservatoire sur le loin terme.
Il faut regretter justement que la logique soit encore maintenue avec l'association du jardin crée, ludique et vivant en ville ; alors que le monde rural est celui de la protection, de la tradition et du "beau".


lundi 21 janvier 2008

Bout de la rue - 1 - Petite leçon

Vous habitez bien quelque part ?

Savez-vous ce qu'il y a au bout de votre rue ?

Sans tricher, comme ça, de mémoire. D'un côté ou de l'autre. Que voyez-vous ?
C'est VOTRE paysage. Le considérez-vous comme tel ?

Et pourtant. Lorsque vous le regardez, ce point de vue au bout de la rue, il devient habité par votre regard, il devient paysage, alors qu'avant , il n'était qu'un secteur géographique. Il est devenu un lieu dont vous pouvez parler, dont vous pouvez être fier ou avoir honte. Il est vôtre car vous venez, en le regardant, de vous l'approprier.

Votre regard est comme un appareil photo, comme la toile du peintre, mais pas seulement. Car votre corps possède d'autres sens que la vue. Ce paysage a aussi une odeur, des bruits, une texture que vous pouvez toucher sur le sol ou le mur tout proche.
Et votre corps entier participe à la sensation. Vos souvenirs s'y installent, le bout de la rue vous rappelle que .... ..... et vous vous dites que d'autres personnes sont venues et ont vu, en ce même lieu, le même point de vue.... et y ont vu d'autres choses.

L'observateur à créé le paysage, vous l'avez fait vôtre, vous l'avez peint avec vos yeux. Et demain, vous repasserez au même endroit et le trouverez sans doute changé, en lumière, en odeur, ou en bruit... à moins que ce ne soit vous qui aurez changé !

Mais demain, vous aurez appris, vous aurez apprivoisez votre paysage du bout de la rue.

Ce petit texte fait suite à la très belle proposition de l'Atelier de Figue. Vous pouvez aussi participer et lui envoyer une photo.

mardi 15 janvier 2008

Des jardins aux pixels

Après le succès de la précédente journée "Parc en Fête", le Parc naturel régional des boucles de la seine normande organisera une seconde édition le 6 avril 2008.
Avant cet évènement, un concours photos vous permet de participer à cette manifestation... si votre photo est sélectionnée. Une exposition des meilleurs photos sera réalisée.

Le thème du concours est : Le jardin avec une déclinaison autour des jardins privés, jardins familiaux ou ouvriers, ruraux, et jardins publics.

Vous avez jusqu'au 7 mars 2008 pour envoyer vos clichés à la Maison du Parc, concours Des jardins aux pixesl, 76940 Notre-Dame-de-Bliquetuit.
Pour le règlement complet et plus d'informations c'est ici.

Je regrette cependant que ce concours soit réservé au cliché de qualité supérieur à 6 millions de pixels.

dimanche 13 janvier 2008

Bocages et Sociétés

Suite au colloque tenu, il y a déjà plus de 3 ans (29 octobre au 1 novembre 2004) ; les actes de cette rencontre sur les relations entre le(s)s bocage(s) et les sociétés qui en produisent font l'objet d'une nouvelle publication au Presses Universitaires de Rennes.

Sous la direction Annie ANTOINE (historienne moderniste, ruraliste et auteure d'une très beau "Le Paysage de l'historien") et Dominique MARGUERIE (anthracologue et intervenants dans plusieurs programmes de paléoenvironnement), ce regroupement des différents articles écrits dans le cadre du colloque était très attendu. Il est publié sous le titre "Bocages et Sociétés".

Il confronte des lectures d'historien, de géographes, d'écologues, de botanistes et d'archéologues. Il crée également la relation entre une certaine lecture anthropologique et l'aménagement des territoires. L'éclairage pluridisciplinaire y est donc très présent, et la complexité dud système bocager s'y exprime particulièrement. Les thèmes principaux sont :
- la genèse ou l'origine du bocage (sujet qui n'a pas finit d'être débattu puisqu'il varie suivant les régions),
- les composantes du bocage et leur évolution,
- l'évolution des fonctions du bocage,
- les sociétés bocagères,
l'histoire des idées sur le bocages,
... entre autres.

Publié dans la collection Espace et Territoires, cet parution, toute nouvelle, doit figurer dans toute bibliothèque s'intéressant au paysage. Il vous en coûtera 23 €.

jeudi 10 janvier 2008

Séminaire Paysage GIP Seine-Aval - Synthèse

Il y a plusieurs mois, les 25 et 26 octobre 2007, se tenait à Rouen, un séminaire de réflexion et de partage d'expérience sur la prise en compte de la dimension paysagère dans la compréhension de la dynamique globale de l'estuaire.
Ce fut l'occasion de discuter à partir des visions du paysage par des chercheurs en diverses disciplines (sociologue, géographe, historien, économiste, philosophe), de prendre connaissance de diverses techniques et outils d'analyse des paysages, d'estimer l'impact de la prise en compte paysagère dans des opérations de reconquête d'espace réalisées. Tout ceci sans perdre de vue la perception de l'usager.

Vous pouvez obtenir les principaux éléments qui ont constitué ces échanges sur le site du GIP Seine-Aval à cette page. Vous pourrez également télécharger quelques documents (présentation PowerPoint, photos, ou résumé des interventions).

Si vous êtes particulièrement intérressés, vous pouvez également contacter le secrétariat scientifique du GIP, ou m'envoyer un courriel.

mercredi 9 janvier 2008

Des agriculteurs et du paysage

On répète souvent, à qui veut bien l'entendre, que le paysage a été construit par l'action séculaire des paysans. Au long des siècles, ils ont marqué de leur travail les structures de l'espace rural, la morphologie, les végétations anciennes, les voies, les dimensions des parcelles, ... sur lequel nous portons bien souvent un jugement. Mais qu'en est-il aujourd'hui ? Que reste-t-il des organisations traditionnelles du travail des agriculteurs dont une partie importante de l'économie ancestrale reposait sur une relation continue et complexe avec l'environnement, tirant partie de ce que la nature mettait à leur disposition.

Voici ce qu'en dit Pierre Rabhi dans "Graines de Possibles" (p. 203-205) dont il partage la signature avec Nicolas Hulot. Il parle, au départ, des populations africaines mais ... suivez son regard !

"Cette organisation séculaire a fonctionné en marge de l'économie planétaire, jusqu'à ce qu'on s'aperçoive que cette masse paysanne représentait un potentiel productif, et qu'il fallait en tirer parti.
La meilleure façon de le faire était de lui faire produire des denrées exportables : coton, cacao, café, canne à sucre ... L'argent a commencé à s'infiltrer. De même que les méthodes de culture modernes av ec la fameuse trilogie NPK (nitrate, phosphore, potassium) ... on a destructuré des systèmes sociaux et culturels... en commençant par dévaloriser la place et l'image du paysan. Cette transformation s'est d'ailleurs effectuée partout, en Europe, comme en Afrique.
Le paysan est devenu le dernier des derniers.
Dans la croyance populaire, on en sait toujours assez pour être paysan ! Le pauvre type qui ne peut devenir ni curé, ni gendarme, ni postier, on le garde à la ferme.
(triste réalité des années des débuts de la mécanisation de nos campagnes - voir les écrits de Mazoyer et Roudart à ce sujet. NDLR) Sans oublier qu'à la guerre, les paysans sont toujours en première ligne. Comme en 14-18, un véritable carnage pour cette population.

On a tout fait pour déprécier leur expérience et leur tradition, pourtant affinées au cours des siècles et transmises de génération en génération. On n'a eu de cesse de leur renvoyer d'eux-mêmes une image ingrate, d'où leur désir de se détacher de cette représentation, à tout prix. Leur culture est devenue une non-culture. Je m'en suis rendu compte en visitant des intérieurs paysans dans les années 60 : gazinière, frigo et table en Formica, autant d'attributs par lesquels le paysan prouvait qu'il n'était pas un attardé !
Et pendant ce temps, la table en chêne, d'une valeur inestimable, était en train de pourrir dehors ou dans les granges. ces objets, qui sont des chefs-d'œuvre de l'habileté humaine et des symboles d'une culture, sont complètement rejetés pour le plus grand bonheur des antiquaires qui raflent tout et les revendent trente fois plus cher ! C'est symbolique de la négation de la culture paysanne."


Terrifiante description de ce que fut la négation, la fin du monde paysan occidental, dans ses traditions et ses cultures, y compris dans leur part paysagère.

Aujourd'hui, qui construit le paysage rural ? Les agriculteurs ou les banques, chambres d'agriculture et marchands de semences ?

lundi 7 janvier 2008

Michel Lerond sur le Web

Il est ingénieur écologue, consultant et essayiste. Depuis de "nombreuses" années, Michel Lerond est un ardent défenseur de la mise à la disposition de tous les publics des connaissances en matière d'écologie, de développement et d'environnement.
Souvent au carrefour des sciences et de la politique (au sens noble de ce terme), il est un conseil avisé pour l'aménagement du territoire qui sera respectueux de cette Terre qui nous (sup)porte.

Michel Lerond a réalisé de nombreuses études pour les institutions, les entreprises et les collectivités de Haute-Normandie mais également dans d'autres régions.

Il a crée et dirigé le Centre de Documentation du Museum d'Histoire Naturelle de Rouen (CDM) en 1978 devenu l'Observatoire Régional de l'Environnement de Haute-Normandie, depuis transformé en Agence Régionale de l'Environnement (AREHN).
Il a rédigé et édité quelques études passionantes comme "L'évaluation environnementale des politiques, plans et programmes. Objectifs, méthodologies et cas pratiques" en collaboration avec quatre autres auteurs aux éditions TEC & DOC.
Avec Monique Fouray, Michel raconte le muséum de rouen dans "Le 150e anniversaire du Muséum de Rouen : Historique, évolution de la muséologie en sciences naturelles", édité par le CDM en 1978.
Il a mis au point une utilisation des lichens comme indicateurs de pollution et tracera une cartographie de la pollution dans la région de la basse Seine en 1980.

Michel Lerond est maintenant présent sur la blogosphère avec son site : Le blog de Michel Lerond qu'il alimente au gré de ses envies, de ses réactions, de ses humeurs et de ses réflexions... dictées par l'actualité en écologie, en développement soutenable et plus globalement sur des problèmes de société.



Son dernier livre est disponible chez l'Harmattan.
Il s'appelle "Le développement soutenable - Evaluation simplifiée dans un contexte Nord-Sud", écrit en collaboration avec Georges Lanmafankpotin.

Si vous vivez en Normandie, vous avez sans doute déjà vu ou lu des travaux de Michel sans le savoir. Par exemple avec les Profils environnementaux régionaux de Basse-Normandie et de Haute-Normandie.


Homme d'une grande courtoisie, je suis certain que ses analyses seront pour vous d'un grand intérêt. Allez donc lui rendre visite.

dimanche 6 janvier 2008

Kokopelli : vive la semence libre !

Ci-dessous, un texte repris du site de Dilletante du réseau des Free(wo)men, qui nous mets en alerte sur la liberté des semences et donc de tout notre système agricole. Là aussi, la biodiversité est en danger.

Depuis une vingtaine d'années, l'association Kokopelli cultive, maintient et dissémine environ 2000 espèces de fleurs, plantes et légumes anciens, oeuvrant ainsi pour le maintien de la biodiversité. 1200 espèces sont proposées à son catalogue. Ses adhérents (vous peut-être ?) peuvent parrainer une semence qu'ils se chargeront de cultiver, participant ainsi à la dissémination de la semence libre face aux multinationales agro-alimentaires. Pour Kokopelli en effet, la semence n'a à être qualifiée, la semence est !!!

Ce n'est donc pas par hasard si l'association a été la cible des marchands de graines, notamment la société de Graines Baumaux (dont le bénéfice est de 850.000 euros !!!) pour concurrence déloyale et vente de semences "non inscrites". Attendons le jugement qui sera rendu le 14 janvier 2008.

Entre temps, suite à un appel du parquet, du GNIS* et FNPSP*, contre la relaxe du chef d'accusation de "vente de semences non inscrites", Kokopelli a été condamné sur la base d'une loi Pétainiste, et 17000 euros ont commencé à être prélevés sur le compte bancaire du président de l'association, et ce malgré un pourvoi en cassation.

Ironiquement, ce sont les supermarchés qui oeuvrent à la défense de Kokopelli, en proposant en toute illégalité à la vente, des variétés inscrites comme “variétés pour la production de plants à l’usage amateur”. Ainsi, toute variété de tomate rose, verte, blanche, noire, jaune, orange, zébrée est par définition une intruse dans les supermarchés, légalement parlant. Les membres de l'association ont récolté des preuves de ces pratiques lors de la campagne "Robin des semences".

Vous l'avez compris : Kokopelli, c'est nous.

Nous pouvons faire connaîre l'association, y adhérer, parrainer une graine, signer la pétition "Libérons les semences", participer à la campagne "Semons sans OGM" en cultivant chez nous des plans de maïs et en les envoyant ensuite au ministère de l'agriculture pour demander une analyse de non-contamination génétique. En effet ce sont 30000 ha de maïs transgéniques qui sont cultivés en France en 2007 (multiplication par 30 en 2 ans).

* GNIS : Groupement National Interprofessionnel des Semences et Plants
* FNPSP : Fédération Nationale des Industriels de la Semence

vendredi 4 janvier 2008

2008... et plus si affinités

Il est temps de souhaiter une bonne et heureuse année 2008
à tous les amoureux, observateurs ou constructeurs de paysage en Normandie.
Bonne année aux architectes qui choississent de faire table rase du passé pour construire en centre ville,
bonne année aux bétonneurs de nos fonds de vallée en Austreberthe, Cailly, Risles et Iton,
bonne année aux affichistes qui savent se limiter à des panneaux autorisés de moins d'un mètre carré un peu partout,
bonne année aux élus qui font passer l'intérêt privé avant le collectif,
bonne année aux creuseurs de bassins d'inondation qui ne résoudront rien,
bonne année aux autoroutiers construisant de futures friches,


et

bonne année aux agriculteurs, esclaves des multinationales ou fonctionnaires européen,
bonne année aux personnels de l'équipement qui sont au four et au moulin dans une folle réforme,
bonne année aux paysagistes qui ont des projets de paysages et qui doivent juste aménager,
bonne année aux inventeurs en développement durable qui ne sont pas solvables,
bonne année à ceux qui se lèvent le matin en disant : "et si on rendait le monde plus beau !",
bonne année aux chercheurs en sciences humaines à qui on demande d'être rentable,
bonne année aux vents qui soufflent plus fort, à la mer qui monte, au soleil qui brûle,
bonne année, bonne année, bonne année,...

et bonne année à chacune et chacun qui passez par ici.