mercredi 24 décembre 2008

Palethnobotanique

Quel drôle de nom ! Mot valise associant paleo- (pour ancien), ethno- (pour la relation à l'homme) et botanique (pour étude des plantes), la palethnobotanique cherche à comprendre les relations qui unissent les hommes et les plantes par les usages que les premiers font des secondes.

Le 16 janvier prochain, le CEPAM, unité mixte de recherche dépendant du CNRS (UMR 6130), organise dans ses locaux de Sophia-Antipolis, une journée autour de deux thèmes passionnants : les ressources ligneuses dans le Grand Nord, l'impact paysager des pratiques agro-pastorales.
Bien entendu, les interventions ne pourront être que limitées et restrictives dans le cadre d'une seule journée (3 ou 4 communications pour chacun des deux thèmes). Les intervenants universitaires sont de grande réputation (Dominique Marguerie de Rennes 1, Claire Alix de Fairbanks - Alaska, Margareta Tenberg de Paris I, Stephen Rostain de Nanterre, Doyle Mc Key de Montpellier I, Thomas Shippers d'Aix-en-Provence, ainsi que Auréade Henry et Nicolas Bernigaud du Cepam à Valbonne).

Les sujets abordés peuvent ouvrir à des problématiques peu abordées habituellement, et posent question à des non-spécialistes de ces questions. La question de l'usage du bois en zone arctique par les Paléoeskimo et Néoeskimo interroge également les chercheurs du pleni-glaciaire et tardiglaciaire. Elle peut aussi amener tout un chacun à s'interroger sur la provenance de bois utilisé par les populations étudiées (que ce soit dans le passé que plus proche de nous)

Cette simple question me rapproche de l'émission "la terre vue du ciel" d'hier soir où la mise en évidence du rôle du charbon de bois d'eucalyptus dans l'économie interroge sur les provenances des biens utilisés. La science préhistorique peut parfois nous replacer devant nos responsabilités d'homme contemporain.

mardi 9 décembre 2008

Paysages de l'Antiquité

Eloignons nous de la Normandie pour découvrir un livre richement illustré en couleurs, donc un beau livre : "Jardins et paysages de l'Antiquité - Mésopotamie - Egypte", publié par Actes Sud. Rédigé par Aude Gros De Beller et Bruno Marmiroli, cet ouvrage nous fait entrer dans le monde merveilleux du paysage des vallées du Nil, du Tigre et de l'Euphrate.
Là-bas, le paysage est triple. Il est désert, il est vallée luxuriante, et surtout il est jardin privatif ou palatial, patios et cour, verger et jardin de cultures. Malheureusement, les vestiges de ces installations sont souvent limités aux ouvrages hydrauliques et maçonneries.
Ce livre nous fait découvrir ce qui pourrait bien être un récit de l'invention du jardin.

dimanche 7 décembre 2008

Clos masure à la télé

En fait, c'est sur la TV du Conseil Général, Seine-MaritimeTV.

C'est l'occasion d'entendre Virginie Maury-Deleu (paysagiste au CAUE76) nous parler de l'expo (prolongée) sur les grilles du CG76 et du livre dont je vous parlais il y a quelques jours.
Je ne vais pas ajouter de commentaire, je vous laisse découvrir la vidéo sur ce lien : http://www.seinemaritime.tv/116-closmasure-closmasure-hd--web-tv-seine-maritime.html

samedi 6 décembre 2008

Le Paysage pour les débutants - 9

Un retour sur mes leçons de paysage pour parler des points remarquables.

J'avais évoqué dans deux précédents messages l'organisation en plan et en masse visible d'une vue, d'un paysage. Revenons à cette image de la côte adriatique et observons ce qui attire notre regard.

En premier lieu, et plus encore que les masses boisés du fond de l'image, il y a le clocher. Puis le bosquet central apparait comme une tache de verdure remarquable. Enfin, quelques plages de détail ensoleillées ou peintes en blanc, peuvent encore focaliser notre vision.

Que s'est il passé ?
Les points remarquables de l'image ont perturbé notre perception de l'image en nous forçant à focaliser sur certains d'entre eux. Ces points sont de trois types (dans cette image).
1/ La rupture de rythme. Le clocher introduit une masse verticale dans une image à forte composition horizontale.
2/ La rupture de couleur. Une tache verte au centre d'un paysage beige et rose. Ce n'est pas seulement la couleur qui fait la force de cette masse boisée mais aussi sa localisation quasi centrale selon ce point de vue.
3/ La rupture lumineuse. La plage au premier plan, la maison blanche au centre droit, le rivage au lointain, sont autant d'éléments secondaires qui appellent l'oeil et construisent notre perception du paysage.

Mais attention, tout ceci n'est vu qu'à partir d'une photographie. Il en va différemment en situation réelle où notre champ de vision est supérieur à ce que rapporte une image de ce type. Il peut y avoir plusieurs ruptures rythmiques, plusieurs ruptures colorées et la rupture lumineuse peut être celle d'un large constraste entre deux zones du champ de vision.

Notons enfin que l'éloignement rentre peu en ligne de compte dans ces perceptions.

Nombreux sont les paysagistes qui devraient reprendre ces éléments basiques dans leur réflexion. Je pense ici aux études pour insertion paysagère de grandes infrastructures qui bien souvent ne restituent pas cette analyse pourtant simpliste du contexte paysager.

Regardez bien autour de vous, ces ruptures sont partout, elles font notre environnement, notre champ de vision. Sans elles, notre paysage serait si terne.