mardi 25 novembre 2008

Le livre du Paysage cauchois

Si vous êtes rouennais, vous avez sans doute pu admirer les photos grand format de Pascal de Lattre sur les grilles du Conseil Général. Mais ces clichés n'existeraient pas sans le livre réalisé par une équipe pluridisciplinaire sous l'égide du CAUE76 et co-édité avec les éditions Points de vue.


"Clos-masures et paysage cauchois" est un véritable livre-documentaire. Il décrit, évoque, raconte, commente ... et plus encore ce qui fait LA caractéristique du paysage du Pays de Caux : le clos-masure.
En 256 pages, vous pourrez découvrir le Pays de Caux, son territoire, ses traits particuliers et ses "limites".
Puis vous vous laisserez conter le clos-masure à l'aube du XXe siècle, alors que la mécanisation n'avait pas encore transformé nos campagnes. Chaque bâtiment y tient un rôle, une fonction indispensable à la vie de la ferme. Les hommes et les femmes ont des modes de vie en relation avec le clos et ses spécificités.
Ensuite, un large récit historique vous parcourir l'histoire de l'occupation du sol jusqu'à nos jours et les transformations bien souvent irréversibles qui ont marqué nos espaces ruraux.
Alors, quelques pistes de réflexion vous inviteront sur les possibilités d'évolutions futures des clos-masures.
Enfin, en guise de conclusion, le récit historique est imagé par des bloc-diagrammes allant de 18000 ans avant notre ère jusqu'au milieu du XXIe siècle.

Ce livre (dont je reparlerai) est en même temps un beau livre, et en cette période de cadeau qui approche ... et un livre scientifique puisqu'il regroupe pour la première la quasi totalité des éléments de connaissances sur le paysage cauchois en le mettant à la portée de tous. Certes, le pari de la vulgarisation est difficile, mais il valait la peine d'être tenté. J'ose croire que cela est réussi.
Pour ma part, je suis très satisfait d'avoir participer à l'aventure en tant qu'historien du paysage, une aventure qui nous a occupé durant près de 3 années. J'évoquerai un peu plus les auteurs du livre dans un futur message.

Dimanche 30 novembre (dimanche prochain), les auteurs seront présents au
Salon du Livre Normand, à Fontaine le Bourg (salle Verte)
à une quinzaine de kilomètres au nord de Rouen.
L'accès sera fléché.

Si vous voulez me faire un coucou, vous serez les bienvenus car j'y serais de 10 h à midi.

Une autre séance de dédicace est prévue à l'Armitière Rouen, le 6 décembre dans l'après-midi.

jeudi 20 novembre 2008

Au fil de la Normandie

Ce titre est celui d'une revue encore assez peu connue dans notre région alors qu'elle est ciblée sur le territoire normand, Haute et Basse Normandie. Cette revue trimestrielle est éditée par le Groupe Corlet, éditeur et imprimeur implanté à Condé-sur-Noireau.
"Au fil de la Normandie" fait la part belle à la photographie. Dans le dernier opus, le 19° numéro qui couvre la période septembre-octobre-novembre 2008, un important dossier est consacré à la forêt normande. Avec un parcours thématique, les cinq départements normands sont évoqués. Le dossier a été réalisé (textes et photos) par Jean-Michel Leligny.

Un second dossier nous présente la Baie des Veys, près de Carentan, où finissent l'Aure et la Vire. Ces terres hésitent encore entre terre et mer, et la réserve naturelle de Beauguillot y héberge 1800 espèces vivantes sous le haute surveillance de son conservateur Jean-François Elder. Cet espace préservé est un dortoir privilégié de chauves-souris, et au milieu de nombreux végétaux assez communs se trouvent quelques raretés.

C'est le cas, par exemple, du troscart des marais (triglochin palustris) plante réputée toxique pour les bovins et les ovins, provoquant des problèmes respiratoires.

Il y a d'autres reportages et découvertes à faire à la lecture de cette revue "Au fil de la Normandie".

vendredi 14 novembre 2008

Sur l'agenda

Quels territoires pour quelles identités ?

C'est la question que nous pose l'équipe des organisateurs des Cafés Géographiques Rouennais. L'interrogation est à forte connotation "culturelle" car il faudra sans doute commencer par comprendre la relation qui peut exister entre les identités locales et le territoire concerné. Qu'est-ce donc que l'identité territoriale ?
Ces identités sont souvent clairement identifiées dans les logiques de "pays", comme le pays de Caux ou le pays de Bray. Je parle bien entendu des pays de l'ancien régime. Nos pays actuels, où s'établissent des "contrats de pays" pour le développement et l'animation des territoires concernés sont souvent des simples constructions administratives. On peut évoquer ce pays des hautes falaises, concept totalement lié à l'action de développement du tourisme.

Nos identités personnelles sont- elles à mettre en relation à des attachements territoriaux, l'appartenance à un territoire d'origine ou de résidence ? Pouvons-nous crééer une nouvelle identité en construisant un territoire ? La géographie qualifie, caractérise, trace des contours à des territoire. Le fait-elle en tenant compte des identités de ceux qui y vivent, de l'identité propre qui y est attachée ?

Voici les questionnements qui peuvent apparaitre lors de cette soirée.

Rendez-vous
Mercredi 19 novembre
18 h 30 au "JM'S café",
2 place du Vieux Marché, Rouen


Les intervenants seront :
France GUERIN-PACE, géographe et directeure de l'Institut National d'Etudes Démographiques (INED),
Elena FILIPPOVA, anthropologue et directeure de recherche à l'Institut d'Ethnologie et d'Anthropologie de l'Académie des Sciences de Russie,
Yves GUERMOND, professeur émérite des Universités en Géographie, et bien connu de nombreux normands.

Les trois chercheurs présents sont les auteurs (avec quelques autres spécialistes) d'un livre consacré au sujet : "Ces lieux qui nous habitent", un intéressant essai publié aux éditions de l'Aube.


Qu’est-ce qui fonde le sentiment d’appartenance à un territoire? Comment et pourquoi les individus investissent-ils plus certains lieux que d’autres? Pourquoi certains territoires sont-ils davantage porteurs d’identité, assignant parfois même une identité à l’insu des personnes?
C’est l’ensemble de ces questions, et plus largement la relation entre identités et territoires, que cet ouvrage tente d’éclairer par une démarche pluridisciplinaire, à travers des contributions de géographes, démographes, sociologues, anthropologues et historiens. Il aborde des terrains socioculturels très contrastés, envisagés à différentes échelles géographiques.
Dans un contexte de mondialisation où l’individu se définit par des appartenances multiples et s’affranchit progressivement des contraintes de l’«espace-temps», ce livre permet de mieux comprendre comment le territoire demeure une modalité d’identification qui fait sens dans la définition de soi.



Des informations supplémentaires sur ce café géo sont disponibles sur http://www.georouen.org/spip.php?article253
Vous pouvez aussi charger l'affiche qui annonce le débat.

mardi 11 novembre 2008

Politique sociale, urbanisme et paysage

Ou : parfois, les stratégies d'urbanisme de nos communes frôlent le grand n'importe quoi.

Et pour Barentin, ce n'est pas une première.
Le Plan Local d'Urbanisme (PLU) avait fait l'objet d'une présentation au public lors d'une réunion en avril 2006. La carte qui est visible sur le document (encore téléchargeable sur le site de la commune à cette page) montre une répartition entre les zones urbanisées et l'espace agricole. En observant attentivement cette carte, chacun peut constater que certaines parcelles ne font partie d'aucune des deux catégories. On peut le comprendre pour les espaces ferroviaires, parcs ou quelques enclaves de dimensions réduites. C'est bien moins compréhensible pour une surface de plusieurs dizaines d'hectares en jonction avec Pavilly, sur le rebord de plateau ouest dominant la vallée de l'Austreberthe.


Pour ceux qui n'étaient pas dans le débat communal, la réponse à ce vide est peut-être intercommunal. La communauté de communes Caux-Austreberthe vient d'engager les travaux d'une aire de stationnement pour les gens du voyage, remplissant alors une obligation légale qu'elle avait jusqu'à présent repoussée.
Là où sa situation devient étrange c'est que cet emplacement est (comme souvent pour ces aires) loin de tout, et en particulier des services municipaux et des commerces, au-dessus de la voie ferré, accessible dans le virage d'une route très fréquentée. Mais le comble paysager (car il faut bien en venir là), c'est la position topographique du site : en sommet de coteau. A croire que c'est pour mieux surveiller ce qui pourrait s'y passer.
Barentin est l'exemple même de la consommation d'espace dans un développement inconsidéré.
Après avoir laissé défigurer le rebord de plateau Est au sud du vallon de Pissy-Poville avec les zones commerciales et l'urbanisation pavillonnaire galopante, au nord du vallon de Pissy-Poville avec des pavillons plus anciens, puis plus récemment en hauteur du côté Ouest avec de vastes lotissement autour de la société Gardy, ce sont maintenant les derniers points de grande visibilité depuis l'autre versant de la vallée qui sont aménagés avec ces aires des gens du voyage.

L'aire de stationnement est de plus d'une efficacité déjà plus que douteuse puisqu'il est avéré (expérience à la clé) que les gens du voyage apprécient peu ces aires bétonnées avec fil à linge imposé et sanitaires aseptisés. Très vite, ce type d'installation est abandonnée. Pour l'usage, il faudra donc voir ... à l'usage.
Le principal semble bien pour Caux-Austreberthe de s'acquitter de l'obligation de l'existence de cette aire intercommunale, qu'elle soit fonctionnelle ou non, qu'elle soit implanté à un endroit intégré dans le paysage ou non, qu'elle soit adaptée au gens du voyage ou non.



Barentin est aujourd'hui un véritable exemple de petite ville qui a d'abord subi l'industrialisation du XIXe siècle, puis l'urbanisation du XXe, et aujourd'hui une non-gestion de l'esapce au XXIe. Alors qu'au même moment, Dieppe rejette des projets de lotissements pour trop faible densification et surconsommation d'espace urbanisable devenu rare, d'autres communes comme Barentin dilapident leur capital espace.

Comme le dit déjà la présentation du PLU de Barentin : "un milieu environnemental de faible valeur patrimoniale (écologie) mais des éléments forts du paysage". mais il est à craindre que ces éléments seront bientôt noyés dans l'urbanisation.


Heureusement, il reste à Barentin son état de ville-musée de statues à ciel ouvert.

dimanche 9 novembre 2008

Changement d'adresse de contact

Attention, l'adresse pour me contacter à chager. merci d'y être attentif.

Et puis, contacter Swingphil par un compte nommé swingphil, c'est tout de même plus facile.

vendredi 7 novembre 2008

Sur les grilles du Conseil Général de Seine-Maritime

Le paysage cauchois prend place en pleine ville de Rouen.
Les grilles du Conseil Général (quai Jean Moulin et rue Saint-Sever) se couvrent de grandes hotographies du Pays de Caux.

Ces images sont l'œuvre de Pascal de Lattre. Ces photographies ne se contentent pas de montrer le paysage du Pays de Caux, elles le font vivre avec une grande sensibilité, l'exercice du détail, le jeu des couleurs de la terre et parfois beaucoup d'humour. Chacune d'elles peut être simplement regardée pour ce qu'elle inspire, mais aussi avec une démarche de compréhension du fonctionnement de ce paysage cauchois si spécifique. Tradition et modernité s'y affrontent aujourd'hui encore sans vainqueur.

L'exposition est visible du 7 novembre au 5 décembre 2008.

Réalisée par le Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et d'Environnement de la Seine-Maritime (CAUE76), cette exposition accompagne l'édition d'un ouvrage intitulé "Clos masures et paysage cauchois". Ce livre, co-édité par le CAUE76 et les Editions Point de Vues, fera l'objet d'un prochain message, il sera très bientôt disponible dans votre librairie préférée, comme celle ci. D'autres photos de Pascal de Lattre y figurent. Quelques informations sur le livre sur cette page.

mercredi 5 novembre 2008

Rad'ART

Un évènement rouennais à ne pas manquer, le Festival Rad'ART à la Halle aux Toiles.
C'est ce week-end, les 8 et 9 novembre.
Le samedi, de 10 h 00 à 22 h 30.
A partir de 20 h 30, concert de folklore imaginaire par Natacha Jouët et Frédéric Jouhannet.
Le dimanche, de 10 h 00 à 19 h 00.
Douze artistes nous présentent leurs œuvres, d'une grande diversité et d'une large créativité. Photographes, graphiques, calligraphes, peintre. Ces douze jeunes talents de la région de Rouen, dont certains ne sont pas à leur coup d'essai. Mais tous méritent votre attention, votre visite. Barbarette et ses photos, Aby et ses illustrations, Emilie Thomas et ses peintures, Karim Jaafar et ses calligraphies contemporaines, le collectif "La distillerie graphique", et les autres.
Pour plus de détails, c'est ici.

Et il y aura du paysage dans l'expo : paysages réels, paysages rêvés, paysages inventés.



Imagettes de haut en bas : Karim Jaafarn, Aby, Samy et Patrick Poignye.
La Halle aux Toiles, c'est à Rouen - rive droite
entre la Seine et la Cathédrale, sur la place de la Haute Vieille Tour.