Le site d'Antifer est déjà très fortement perturbé par le terminal pétrolier, certes !
Du plateau, on voit peu le pied de falaise !
Alors, poursuivons la dégradation de ce qui est déjà abimé. Tel semble être le raisonnement de Gaz de Normandie en déclarant poursuivre les études et travaux du terminal méthanier.
Il faut noter que la consultation publique possédait tout de la mascarade. Le débat public a montré l'opposition des populations, et d'une majorité des élus, à ce projet.
Comme de nombreux optimistes, je pensais que le débat public était un lieu de démocratie. Il apparait qu'il n'en est rien.
Le projet sera consommateur d'espace, pourvoyeur de nuisances locales, génèrera des travaux induits nombreux car les gazoducs doivent suivre, et ne sera pas vraiment créateur d'emplois.
L'utilisation de cette énergie fossile, dans le contexte du Grenelle de l'Environnement, ne présage pas d'une réflexion raisonnée sur la diversification énergétique par les pourvoirs publics.
Véronique Bérégovoy parle même d'un déni de démocratie dans son communiqué d'aujourd'hui (voir ci dessous). Il est vrai que les problèmes généraux que pose ce dossier dépasse largement le cadre de la protection des paysages.
Communiqué :
La poursuite du projet de terminal méthanier d'Antifer :
un déni démocratique flagrant
Aujourd’hui, Gaz de Normandie a annoncé la poursuite du projet de terminal méthanier d’Antifer, sur la commune de Saint Jouin de Bruneval.
Le groupe des élus Verts, investi dès le début auprès des opposants à ce projet, dénonce :
Le déni démocratique et le mépris affiché tant à l’égard de la population que de ses représentants élus
Le débat public a montré l’opposition de la population au projet, soutenue par une majorité d’élus. Dans ce contexte, la tenue à l’écart d’un certain nombre de représentants politiques de la réunion de ce matin à la sous-préfecture du Havre, où a eu lieu l’annonce officielle, ne vient que confirmer l’attitude méprisante de cet acteur privé. Cette décision démontre une nouvelle fois la préférence accordée aux intérêts privés au détriment de l’intérêt général.
De plus, Gaz de Normandie nous annonce le déplacement de 600 mètres de l’installation, reconnaissant ainsi sa dangerosité. Déplacer de 600 mètres, de qui se moque-t-on ?
Une mystification sémantique dangereuse
Sous couvert de vouloir " sécuriser " et " diversifier " notre alimentation énergétique, Gaz de Normandie choisit la fuite en avant. L’entreprise mise sur l’importation massive d’énergie fossile, responsable du réchauffement climatique et qui se raréfie au même titre que le pétrole et le charbon.
Un camouflet donné aux engagements de la France au sein de l’Union européenne et au processus du Grenelle de l’environnement
La France, nouvelle présidente de l’Union européenne, a fixé " le climat et l’énergie " comme une de ses quatre priorités. Laisser-faire ce projet ne pourrait que contredire une nouvelle fois ses engagements et fragiliser sa position. Si la France commence à stabiliser ses émissions de gaz à effet de serre, la région Haute-Normandie détient le triste record de premier émetteur de gaz à effet de serre par habitant.
Face aux défis sociaux, environnementaux, énergétiques et économiques, le groupe des élus Verts rappelle l’urgence d’un changement de nos modes de production et de consommation. C’est pourquoi, nous exigeons :
Une vision nationale et de long terme de la politique énergétique privilégiant la sobriété.
Le respect par la France de ses engagements pris tant auprès de l’Union européenne qu’à l’issue du Grenelle de l’environnement (division par 4 ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020)
Le soutien à une réelle diversification des sources d’énergie grâce au développement massif des énergies renouvelables (objectif européen fixé à 20 % pour 2020)
Le respect de l’intérêt général et de la population en lieu et place d’intérêts d’ordre privé
Véronique Bérégovoy
Présidente du groupe des élus Verts au Conseil Régional de Haute-Normandie