mardi 20 novembre 2007

Le Paysage pour les débutants - 2


Pourquoi utilisons-nous le mot de paysage pour qualifier tant de choses différentes ?
De la peinture au paysage banal que nous cotoyons chaque matin en franchissant notre porte ; du paysage culturel au paysage mental, un seul mot dont le principal critère est d'être polysémique (qui a plusieurs sens).

Le mot "Paysage" apparait en France pour la première fois en 1549, au même moment (ou presque) qu'en italien - paessagio - en portugais - paysagem - ou en espagnol -paisaje.


Augustin Berque fait remonter l'origine de la notion de paysage à "l'introduction à la peinture de paysage" de Zong Bing au IVe siècle en Chine du sud.

En Europe, le premier mot qui qualifie le paysage est l'allemand Landschaft dès le VIIIe siècle qui qualifie le territoire (landschap en néerlandais, landskip puis landscape en anglais). En Italie, la fin du moyen-âge voit l'apparition du mon paese pour parler d'une représentation picturale d'un pays.

Pierre Donadieu met en vis à vis les deux sens de "paysage", celui de l'image artistique (genre paysage très lié à l'image) et celui de l'étendue visible d'un territoire (plus proche du mot d'origine anglo-saxonne).

En français, "paysage" vient donc du "pays" et est lié au picturalisme, à la peinture de paysage. Quand ce mot est associé à un autre, on peut dire qu'il s'agit du regard porté sur un domaine quelconque. Et le mot qualifie toujours à la fois l'objet et la représentation de l'objet.

Illustration : Montagne Sainte-Victoire et Etretat

2 commentaires:

www.aussenarchitektur.ch a dit…

Salut! Je ne sais pas si tu as déjà abordé ce sujet, mais je me plais à concevoir le paysage comme une relation entre un sujet et un objet. Ces trois éléments (sujet, objet, perception) sont nécessaire à l'émergence du paysage.
Michael Jakob, un auteur que tu connais peut être déjà, s'est intéressé de très proche à l'émergence du paysage.

bonne journée
Alexandre

Swingphil a dit…

Merci de cette idée; Alexandre.
Je préfère les théories de Ormeaux qui classe les paysages selon la nature qu'entretient le paysage et l'observateur, ou celle dérivée de Testard qui relie fortement perception paysagère et culture, même si le paysage lui-même n'est pas que "culture". Je vais me plonger dans les idées de Mickael Jakob.
Ma conception personnelle est que l'observateur est un médiateur entre le paysage (construit ou non) et la société. En cela, un paysage naturel devient forcément culturel.