vendredi 7 septembre 2007

Qui gère quoi ?

En voilà une question qu'elle est bizarre ! Qui gère quoi ?

En matière de paysage, c'est réellement une question à poser. A priori, et en application de la règlementation, c'est la DIREN (direction régionale de l'environnement) qui gère les sites et paysages. Mais les sites contiennent bien souvent de nombreux sites dont l'intérêt patrimonial relève également de la compétence des services du Ministère de la Culture (DRAC), que ce soit les monuments historiques, le service d'archéologie, ou le service départemental de l'architecture avec ses ABF. Sans compter, les commissions des sites et les autres instances qui dépendent des collectivités territoriales et qui peuvent être amenées à intervenir, en particulier dans le cadre de l'urbanisme ou pour des financements.
Après avoir parcouru les différents sites web de ces services en Haute-Normandie, la situation pourrait sembler plus flou encore.
En effet, sur le site de la DIREN, vous pouvez visionnez un beau diaporama des sites protégés et gérés par ce service de l'Etat... et comble de bizarrerie, les deux tiers des sites présentés ont, au centre de leur protection, un édifice relevant de la Culture (Château-Gaillard, Acquigny, Cany...).
Et si vous allez faire un tour du côté de la Culture, vous découvrirez que la gestion des jardins historiques, l'organisation de la journée des jardins, sont de la compétence de la DRAC.

Ah, la difficulté des compétences partagées. Et tout cela n'est que la conséquence d'une règlementation qui date de 1913 et 1930, et qui a laisser distincts deux domaines soit-disant disjoints qui sont (seraient)le culturel et le naturel.

Au moment où les conservations régionales des monuments historiques perdent certaines de leurs compétences pour cause de décentralisation, ne serait-il pas utile de provoquer un rapprochement de ces services ?
Les paysages ne pourraient-ils pas être entièrement de la compétence des DRAC(s) car notre térritoire est depuis longtemps totalement anthropisé ?
Les sites ne pourraient-ils pas aussi être totalement de la compétence des DIREN(s) au titre de l'environnement et du cadre de vie ?

Une chose est certaine, ce flou (pas artistique du tout) entretenu, ne facilite pas la gestion des sites historiques ni celle du paysage. Le seul "avantage" est de permettre à l'Etat de diminuer son engagement, son investissement, sa présence ... alors que ses services sont constitués de personnels compétents mais de moins en moins animés par la passion de leur début de carrière.

Quand pourrons-nous enfin considérer le patrimoine comme une globalité ?
Le château, son allée, son parc, ses bois, sa ferme et ses bâtiments, les terres de la ferme, l'église, les traditions des habitants de ce village, l'organisation des maisons, l'histoire urbaine, etc forment un tout que quelques urbanistes nomment "cadre de vie" et serait sans doute mieux géré par une seule et même équipe.

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