mercredi 12 mars 2014

Ukraine : Paléoécologie sur les rives de la Mer Noire

Il y a des jours où je regrette vraiment de ne pas mieux connaitre les langues des rives de la Mer Noire. Le russe et l'ukrainien ne sont parait-il pas si difficiles que ça ! Nu, mayzhe (enfin presque).
Mais là-bas aussi, les façons de faire de l'archéologie sont en train de changer. L'archéologie du paysage prend des pistes que nous avons défrichés depuis un peu plus de deux décennies en France. M.M. Ievlev vient de publier un ouvrage qui traite de paléoécologie antique. Le titre exact, que j'ai découvert grâce à l'indispensable Spartokos, est : M.M. Ievlev (2013) : Очерки античной палеоэкологии Нижнего Побужья и Нижнего Поднепровья /Ocherki antichnoj paleojekologii Nizhnego Pobuzh’ja i Nizhnego Podneprov’ja, Kiev 

ou


Essais sur la paléoécologie antique de la région du Bas-Bug et du Bas-Dniepr



C'est la cité d'Olbia qui est au centre de l'étude ; plus exactement, cette cité antique que nous appelons Pontic Olbia pour ne pas la confondre avec le site de Provence. Olbia du Pont est une colonie grecque fondée au VIIe siècle avant notre ère, situé dans l'actuelle Ukraine à l'embouchure du Bug, l'antique fleuve Hispanis. La ville fut un centre important de commerce sur la Mer Noire jusqu'au IVe siècle de notre ère. Aujourd'hui, une grande partie du site forme une réserve archéologique dans la commune de Parutino.





L'intérêt de la publication n'est pas seulement de présenter les résultats des nombreuses investigations conduites sur le site même par Boris Farmakovsky durant le premier quart du XXe siècle, mais de replacer le site dans son contexte. Cela est fait en abordant les problèmes de localisation de la ligne de rivage, des modifications dans la faune et la flore dans un milieu où les milieux humides sont nombreux, des conséquences de la localisation du site sur le fonctionnement économique et social de Olbia.
Bien entendu, de nombreux autres travaux existent déjà à propos de Olbia du Pont, comme l'étude des inscriptions grecques par Laurent Dubois en 1996 (publication EPHE), mais cette façon d'analyser un site archéologique est innovante pour l'Ukraine. 
En début 2013, Gérard Chouquer avait publié une brève étude archéogéographique de cette zone à partir des travaux cartographiques de F. N. Liseckij (reproduits par Sergej Bujskich en 2006). On peut penser que cette partie du monde antique pourrait aussi devenir un centre d'intérêt par d'autres faits que par les mouvements sociaux, révolutionnaires et patriotes qui l'animent.



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