Céréaliers vs Eleveurs
Ils sont devenus fous ... ou ils oublient de réfléchir.
Les déclarations du Président de la République à Daumenay (Maine-et-Loire) le 18/02/09 ont ajouté un peu plus de flou, de doute, et de tensions dans le monde agricole.
Depuis décembre dernier, le débat pourrait presque sembler simple : l'idée du gouvernement serait de prendre une part des subventions versées par l'Europe aux céréaliers pour l'attribuer aux éleveurs. C'est le contexte du "bilan de santé de la politique agricole commune" (Bilan Pac) qui veut ça. L'accord du 20 décembre 2008 a lancé cette nouvelle possibilité pour les états sans atendre la future réforme de la PAC en 2013 (voir l'article de "Paysan Breton" de décembre 2008).
L'idée qui pourrait paraître simple me semble surtout d'une stupidité totale. Aa moment de l'ouverture du salon de l'agriculture, notre France, qui a été céréalisée à coup de subventions européennes, va prendre le tournant pour devenir une terre d'élevage. L'opposition corporatiste entre céréaliers et éleveurs sème la discorde à la FNSEA.
Comme si il fallait jouer l'opposition ... alors que nos territoires sont complexes et multiples.
L'augmentation des surfaces en grandes cultures céréalières (et en maïs) dans le Pays de Bray, le Pays de Caux, le Roumois et les Plateaux de l'Eure ont conduit à une réduction des surfaces en herbes pour le pacage et une augmentation des stabulations et de l'alimentation du bétail en herbe sèche. Ces développements sont la conséquence directe d'un simple souci financier. Il ne s'agit plus pour l'agriculture de produire plus ou mieux, mais de produire ce qui permet de toucher des subventions.
Le financier a ainsi réussi ces dernières années a tranformer le monde agricole en un support spéculatif, dont le revenu est rendu artificiel à coup d'aides de l'Europe. Oui, messieurs les agriculteurs, vous êtes devenus des semi-fonctionnaires européens.
Aujourd'hui, le débat qui s'ouvre est celui de la cohabitation entre les pratiques culturales au sein d'une même région. On voudrait nous faire croire qu'une région pourrait ne faire que de l'élevage et que sa voisine ne produire que des céréales qu'on ne s'y prendrait pas autrement.
Les Jeunes Agriculteurs ne sont pas dupes. Certains dénoncent déjà le risque de "course à l'hectare" qui accentuerait la dénaturation de nos paysages en les standardisant au gré des subventions. (lire à ce propos le texte de l'Humanité).
Mais voilà, en agriculture, rien ne se fait sans les syndicats agricoles et ceux là (FNSEA en tête) ont vraiment une courte vue de leur territoire (les éléments du débat interne dans l'article de Ouest-france).
Le Salon de l'Agriculture va-t-il être le lieu de réflexion qu'il pourrait être, ou une simple arêne propice au pugilat par médias interposés ?
Et en plus, notre Sarkoprésident en rajoute dans son discours ... à suivre, dès demain.
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