lundi 26 mai 2008

Transports de marchandises et paysage normand

Comme moi, vous avez peut-être été attirés par un article de la revue Ma Région d'avril 2008 intitulé "Transports de marchandise : une nouvelle voie". Il s'agissait de mettre en lumière l'ouverture de la voie ferrée reliant Motteville à Montérolier-Buchy, entre Pays de Caux et Pays de Bray. L'aménagement de cette voie ouvre la possibilité de transit des containers vers l'Est par le nord de l'Île-de-France.


Un train porte-conteneurs en Suisse

Mais, mis à part l'aspect pratique d'évitement de l'agglomération parisienne pour les marchandises arrivant au Havre, c'est aussi l'alternative aux camions chargés de containers ( 1 camions pour 1 containers). Le train ne permet pas d'aboutir à la destination finale du container mais permet un transport à cout moindre et une pollution très réduite.
En terme paysager, cet aménagement a été fait à moindre dégâts, seules l'électrification, et donc la pose de caténaires a donné une contrainte paysagère supplémentaire.
Autre alternative à la route, le fleuve est en train de vivre une véritable transformation de son utilisation.
Jusqu'à présent, le but était de faire venir les marchandises venant à travers les mers, le plus loin possible à l'intérieur des terres. "Rouen - Port de mer" est le refrain préféré du Port Autonome de Rouen. Mais la donne pourrait bien changer.
Avec le projet de prolongement du grand canal du Havre vers l'écluse de Tancarville par le Port Autonome du Havre, le transbordement des containers sur des péniches pluviales à grand gabarit dans le port du Havre devient possible et rentable. En complément avec le nouveau canal Seine-Nord dont la réalisation devrait être engagée très prochainement. Et l'agglomération parisienne pourra alors être contournée par voie fluviale à grand gabarit à partir du Havre.

Porte-containers au Havre

Péniche porte containers dans le port de Lyon-Saint-Priest


On peut alors s'interroger sur le besoin du port de Rouen de maintenir la volonté d'un tirant d'eau à plus de 7 m dans le fleuve dans le cadre des travaux d'approfondissement (ou calibrage) qui vont débuter.
Il y a confrontation, ou contradiction. Est-ce le transport fluvial qui doit débuter au Havre ou le transport maritime qui doit venir jusqu'à Rouen.
Certes les grands cargos, minéraliers et autres Handymax qui viendront jusqu'à Rouen offriront un spectacle monumental souvent apprécié, mais contradictoire avec le calme souhaité sur les berges du fleuve en aval de Rouen.
Diminuer les camions sur les routes de la région est une volonté affichée par les politiques mais bien peu mise en avant par les organismes consulaires (chambres de commerces, ports autonomes) qui voient avant tout les intérêts économiques de leurs projets et la rentabilité de leurs investissements.
Quand verront-nous cesser le trafic permanent des poids lourds sur les anciennes routes nationales (devenues Routes Départementales 60xx) ?
Voies ferrées + voies fluviales = calme des citoyens mais aussi calme paysager. La montée des prix du carburant pourrait bien être un argument favorable.

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