samedi 10 mai 2008

Les chiffres de l'IFEN

L'Institut Français de l'Environnement avait publié en fin d'année ses indicateurs clés annuels. Au nombre de 10, ils relèvent de préoccupations écologiques et sociétales importantes :
AIR - indice de pollution de l'air en milieu urbain,
EAU - taux de nitrates dans les cours d'eau,
BIODIVERSITE - indice de l'abondance des oiseaux communs,
TERRITOIRE - natures de l'occupation des sols,
RESSOURCES - rapports des matières importées / consommées,
DECHETS - taux de recyclage des emballages par catégories,
EFFET DE SERRE - indice agrégé des émissions des six gaz à effets de serre,
ENERGIE - part des énergies renouvelables dans la consommation,
DEPENSES - en faveur de la protection de l'environnement par rapport au PIB,
OPINION - classement des préoccupations des français en matière d'environnement.

Parmi ces indicateurs, certains sont particulièrement préoccupant et confirme notre évolution vers une simplification et une standardisation de nos paysages.

Le nombre d'espèces d'oiseaux les plus communs a chuté fortement entre 1989 et 2006, en particulier ceux qui peuplent les zones agricoles (-29%) et forestières (-19%). Les espèces les plus généralistes, qui s'adaptent à tous les milieux, ont augmenté de plus 30% dans les 10 dernières années.

La propreté de l'eau, et donc la biodiversité de la faune et de la flore aquatique, s'est dégradée de façon régulière depuis les années '70, même si un ralentissement est constaté.

La part des énergies renouvelables n'a pas augmentée. Elle a même diminué car la demande en énergie de la population augmente plus vite que la production par la biomasse, l'éolien et l'hydraulique. Même les nouvelles énergies comme les déchets urbains ou le bois-énergie ne prennent pas le relais. Faut-il y voir le frein généré par la peur des impacts nouveaux liés à certains principes énergétiques : paysagers, financiers, fonciers.

A noter que dans les préoccupations des français, la dégradation des paysages n'arrive qu'en huitième position sur les 10 propositions. Le réchauffement et les pollutions passent en priorité ainsi que les déchets et les catastrophes naturelles et technologiques. Seuls le bruits et le nucléaires paraissent moins importants.

Quelques points sont favorables. Les besoins en ressources sont stables autour du chiffre de 1970, le taux de recyclage augmente (même si la France n'est qu'à la 11° place européenne), la production de gaz à effet de serre baisse doucement.

Et le paysage trouvera son intérêt dans les deux derniers indices : les dépenses pour la protection de l'environnement (paysage compris) ont plus que doublées en 15 ans ... mais elles en représentent que 2,1 % du PIB.

Enfin, l'occupation des sols montre une large place laissée aux espaces naturels grace en particulier à la place des forêts. Les espaces littoraux restent très artificialisés mais le phénomène se stabilise. Les terres agricoles (cultures et prairies) représentent 60 % du territoire, il faut donc vraiment veiller à leur diversité, en regard de la place qu'elles prennent. Un grand bémol, le peu de surfaces en zones humides et en eau (autour de 1 %) alors qu'en Europe, elles voisinent 5 %.



Tous ces chiffres sont disponibles en ligne sur le site de l'IFEN, et vous pouvez télécharger la fiche de synthèse. Les dossiers complets sont également disponibles, comme celui des territoires qui est particulièrement intéressant (état de l'année 2006).

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