EPR et paysage
Régulièrement, des informations évoquent l'avancée du projet EPR de la fameuse tranche 3 de Flamanville. Le Grenelle de l'Environnement a copieusement mis de côté le problème du nucléaire, et donc complètement miné l'ensemble du débat sur l'énergie. Merci, Monsieur le Président !
Mais l'EPR est toujours présenté par rapport à la peur du nucléaire et de ses déchets, du risque environnemental, social et technologique qu'il représente. C'est oublier les emprises importantes qu'il génère.
Le site de Flamanville en lui-même est déjà très perturbé et ce n'est guère que quelques hectares de plus qui vont être recouverts de béton, en bord de mer dans une enceinte déjà très artificialisée. Mais, tout site de production énergétique a besoin d'être raccordé au réseau de transport de l'énergie. Et la production de Flamanville 3 va exiger de nouvelles lignes électriques.
Comme les autoroutes pour nos voitures, les autoroutes de l'énergie sont d'immenses bandes de terrains où toute l'emprise est dédiée au transport de cette électricité. Regardez le long de la route de Dieppe à Rouen (la RN27), la succession de poteaux, pylônes, et câbles à haute et Très Haute Tension qui relient et interconnectent les centrales de Paluel et Penly avec les stations comme celle de La Vaupalière en bordure de l'autoroute vers Barentin. L'emprise au sol est peu perceptible mais son impact visuel est immense. Seule la peinture de Carzou pourraient nous rendre esthétiques cette succession de barres métalliques, de treillis et de fils qui traversent notre campagne. Flamanville 3 en ajoutera un peu plus dans le ciel bas-normand.
C'est ce qu'on nomme "effets connexes", travaux complémentaires" ou "dégâts collatéraux". Ces lignes THT, dont les effets sur l'homme et sur les espèces animales restent à réellement mesurer, figurent sans doute parmi les plus fortes dégradations paysagère que notre société produise.
Au moment où les communes et EDF font des efforts pour enterrer au maximum les câbles dans les villages (pas encore assez, certes), hors de nos habitats, les lignes THT prennent des emprises encore plus importantes et impossibles à dissimuler.
Illustrations :
en haut - lignes THT dans le val d'Oise,
en bas - vue Google Earth du Petit Caux près de Penly
avec la jonction entre deux lignes THT dans la plaine de Brunville.
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