mardi 13 novembre 2007

Paysages menacés et confisqués

La Pointe de Caux est mise à mal.

Deux projets d'aménagement sont présents dans les débats et dans les médias depuis quelques jours : la décharge envisagée à La Remuée et la construction d'un terminal méthanier à Antifer. Certes les verts se sont déjà saisi de ces dossiers mais le problème paysager est réel.

Par sa superficie de plusieurs dizaines d'hectares, la zone d'enfouissement de déchets demande de fortes perturbations en terrassement dans un secteur où rien ne passe inaperçu car les perspectives sont nombreuses et profondes.

A Antifer, la mer ne prend pas la couleur huileuse qu'on craignait. Prendra-t-elle l'odeur du gaz ?
L'infrastructure envisagée demande là aussi de gros travaux et la valleuse, pour le moment encore épargnée, n'y survivra pas. Car, en plus du port lui-même, de très nombreux aménagements annexes sont à attendre... pour transporter une énergie fossile et polluante.
Dans ces deux cas, il y a surtout la confiscation d'une vue, d'un paysage qui relève du "grand paysage". Là où l'on peut observer des détails dans le lointain, comme ressentir les lignes générales qui structurent l'espace et les massifs végétaux qui colorent la vue.

Avec le centre de déchets comme avec le port méthanier, l'accès sera très contrôle et le paysage confisqué.
Mais ces deux points dans notre territoire haut normands m'oblige à poser la question : Avons-nous vraiment pris conscience que l'espace est quelque chose de fini. Nous restons consommateur d'espace, irresponsables et suicidaires. Regardez bien la région havraise, et voyez la vitesse effrayante les lotissements, les zones d'activités mange la campagne. Et c'est cette même région qui va encore perdre de l'espace de perspective, au "bénéfice" du stockage de nos "poubelles" et du transport de notre énergie.

Mais dans un cas comme dans l'autre, des avis sont encore à venir. La défense de l'environnement, c'est aussi la défense des paysages.

Clichés : Site officiel de La Remuée, Antifer par Pascal Le Fichant et Port Autonome de Havre.

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