jeudi 12 juin 2014
mercredi 4 juin 2014
Des réalités .... suite
Pour faire suite à mon message d'hier, je vous signale la journée organisée par Sciences Po (Institut du Développement Durable et des relations internationales - IDDRI) le vendredi 13 juin prochain. Cette conférence se place dans le cadre du programme de la Fondation d'entreprise Hermes.
Le thème de cette journée est
"L'innovation au secours de la biodiversité ?"
Toutes les informations sont sur cette page : http://www.iddri.org/Projets/Seminaire-Iddri-Fondation-d-entreprise-Hermes/L-innovation-au-secours-de-la-biodiversite
Alors que les deux sessions de travail ne semblent pas trop spécialisées ni polémiques (innovation et gestion des écosystèmes - restaurations écologiques), la table ronde du milieu de journée sera sans doute plus délicate et passionnante : Innovation en agriculture, quels effets sur la conservation de la biodiversité ?
En lisant le papier de présentation de cette conférence, on peut trouver le positionnement quasi schizophrène qui m'interroge depuis de nombreuses années : Quelles innovations amélioreraient notre capacité à restaurer
des écosystèmes de plus en plus complexes ? Dans quelle mesure les innovations risquent-elles au contraire de mener à l’artificialisation des écosystèmes ?
Cette double question montre que la réflexion de certaines sciences sociales (anthropologie, et en particulier des sciences historiques n'a encore que modérément pénétrée ce milieu. En effet, les écosystèmes sont de plus en plus complexes pour deux raisons majeures.
Tout d'abord par la capacité de lecture et d’analyse des sciences, qui en comprenant mieux les interactions entre les éléments composant les systèmes, met en évidence la complexité. Depuis que les systémiciens nous ont fait comprendre que LE système est plus que la simple somme des éléments qui le composent, la notion même de complexité est synonyme de richesse et non plus de difficulté à comprendre.
Mais également, les écosystèmes sont devenus plus complexes par l'apparition d'interactions avec l'homme inexistantes auparavant. Le processus d'anthropisation des écosystèmes les a rendu plus complexes.
Les innovations sont forcément des créations humaines, des gestes anthropiques, et en cela elles artificialisent de fait les écosystèmes en les soumettant à une contrainte ou à un forçage (qui peut leur être favorable). La seconde question n'en ait donc pas une. Une affirmation aurait été aussi simple car la réponse est dans la question. Les innovations mènent à une artificialisation des systèmes.
L'envie de nature à tout prix, des chercheurs en sciences de l'environnement et de la biodiversité, leur fait oublier qu'ils agissent déjà sur des écosystèmes fortement anthropisés. C'est la notion de service écologique rendu qu'il faut ici réintroduire. Elle permet de quantifier et/ou de qualifier l'état d'un espace réduit, d'un territoire, d'une espèce ou d'un écosystème en laissant de côté l'aspect "niveau d'anthropisation". Les productions de nutriments, de bien-être, d'espace non minéralisé, de filtrage de l'eau, de lieux de stockage, de capacité reproductive, et bien d'autres ... sont les critères sur lesquels on peut alors réfléchir. Car la seule façon de faire de l'écologie de façon responsable, c'est de reconsidérer l'homme comme un élément comme un autre du système. Le placer en dehors amène toujours à penser que les systèmes "naturels" sont à son service. Alors que les populations humaines bénéficient des services écologiques rendus par les écosystèmes comme toutes les autres populations vivantes, à la surface de la terre ... avec le terrifiant pouvoir de les détruire. Mais là, c'est un autre débat.
Mais saluons la réalisation de cette journée qui devrait de toute évidence apporter des éléments de réflexion utiles.
Cette journée de présentation se tiendra, Quai Mauriac (Bibliothèque nationale de France). La vidéo devrait être prochainement disponible sur le site de l'IDDRI.
Publié par Swingphil à 02:48 0 commentaires
Libellés : agriculture, climat, DD, écologie, nature, sciences.
mardi 3 juin 2014
Des réalités à ne pas oublier !
Depuis le temps que l'on parle de changement climatique, il semblerait que nombres d'entre nous continuent d'en parler au futur. Or, c'est bien au présent qu'il faut désormais conjuguer le verbe "s'adapter". La biodiversité a vraiment marqué le pas, et comme le dit le généticien Pierre-Henri Gouyon, " il faut remettre en route le moteur de la biodiversité" (sciences et avenir H&S oct 2013).
Peu de chiffres sont nécessaires pour se mettre en situation :
Il existe une liste internationale, validée par les scientifiques du plus haut niveau et établie pour l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Pas moins de 64.000 espèces y sont recensées. Selon cette liste, 19.000 d'entre elles sont en danger. Oui, les ressources sur terre sont comptées, la réserve en capacité biologique aussi. Et si 41% des amphibiens sont aujourd'hui menacé d'extinction, cela ne fait plaisir qu'aux batracophobes (si, si, ça existe) !
Le paysage dépend grandement des populations animales et végétales qui le composent. A n'en pas douter, nos paysages sont donc condamner à changer. Alors pourquoi ne pas les adapter à nos vrais besoins ? Pourquoi cultiver de l'huile de palme pour lui faire parcourir 35.000 kms avant consommation alors que des produits de substitution locaux existent ? (5,2 millions d'hectare de forêt détruits chaque année, entre autre pour cela).
Pourquoi être si peu efficace en recyclage des matières premières (augmentation de 40% de leur consommation entre 1992 et 2005 - minéraux, biomasse, énergies fossiles) alors nous savons que des limites de production existent ?
Et comme le dit P.-H. Gouyon, pourquoi mettre les pandas dans des zoos pour les protéger alors que nous pourrions protéger les bambouseraies ?
Certes, ce monde marche sur la tête et je me réveille souvent le matin en pensant à un monde, livré à mes enfants, où il est déjà trop tard.
J'aime cette image utilisée par Y.-A. Bertrand et Isabelle Delannoy.
Imaginez ... vous êtes un organisme du type bactérie, et votre population double tous les jours. Le problème, c'est que vous vivez dans un bocal fermé.
Le bocal sera plein en 100 jours.
Posez vous donc deux questions : Au bout de combien de jours le bocal sera-t-il à moitié plein ?
Au bout de combien de jours aurez vous peur de commencer à manquer de place ?
Si vous trouvez les réponses .. alors vous comprenez pourquoi il est temps d'agir.
Je viens encore de regarder la vidéo Home. Vous pouvez trouver celle-ci un peu déprimante. Moi, avec ça, je sais pourquoi je suis tous les jours dans un combat avec mes semblables pour la survie de notre espèce en respectant les autres espèces.
Publié par Swingphil à 12:06 0 commentaires
Archives du blog
- nov. 2014 (3)
- août 2014 (2)
- juil. 2014 (3)
- juin 2014 (3)
- avr. 2014 (4)
- mars 2014 (5)
- févr. 2014 (4)
- mai 2012 (3)
- avr. 2012 (4)
- mars 2012 (1)
- févr. 2012 (6)
- déc. 2011 (1)
- oct. 2011 (3)
- sept. 2011 (3)
- juil. 2011 (3)
- juin 2011 (6)
- mai 2011 (3)
- avr. 2011 (7)
- déc. 2010 (1)
- nov. 2010 (3)
- oct. 2010 (4)
- sept. 2010 (3)
- août 2010 (6)
- juil. 2010 (7)
- juin 2010 (5)
- mai 2010 (9)
- avr. 2010 (7)
- mars 2010 (3)
- févr. 2010 (7)
- janv. 2010 (5)
- déc. 2009 (2)
- nov. 2009 (3)
- oct. 2009 (8)
- sept. 2009 (7)
- août 2009 (4)
- juil. 2009 (2)
- juin 2009 (7)
- mai 2009 (5)
- avr. 2009 (4)
- mars 2009 (4)
- févr. 2009 (6)
- janv. 2009 (6)
- déc. 2008 (4)
- nov. 2008 (7)
- oct. 2008 (6)
- sept. 2008 (7)
- août 2008 (8)
- juil. 2008 (6)
- juin 2008 (11)
- mai 2008 (9)
- avr. 2008 (7)
- mars 2008 (6)
- févr. 2008 (7)
- janv. 2008 (13)
- déc. 2007 (9)
- nov. 2007 (8)
- oct. 2007 (12)
- sept. 2007 (9)
- août 2007 (8)
- juil. 2007 (10)
- juin 2007 (18)
- mai 2007 (17)