De retour de vacances en Corse, j'ai pu mesurer à quel point la réputation de cette terre n'est pas usurpée. Montagne au milieu de la mer, vallées et collines, plaines littorales, habitat groupé ou dispersé, tous les paysage semblent exister. Mis à part les grandes plaines agricoles. Il est possible de traverser le maquis sans rencontrer âme qui vive. Parcourir une plage où vous êtes seul, c'est encore réaliste, du moins au mois de mai.
Certains paysages ont pu être merveilleusement préservés, peut-être justement parce que l'activité humaine y a toujours été relativement limité au pastoralisme. C'est le cas du Désert des Agriate, de la réserve de Scandola et du golfe de Porto, entre autres. Malheureusement, de nombreux espaces vivent de grands bouleversement. Depuis plusieurs décennies, l'aménagement de la grande plaine littorale orientale entre Bastia et Aléria subit le développement des zones d'activités et les zones humides qu'elle recèle sont encore là car elles demanderaient des moyens encore très importants pour être asséchés. Ajaccio est devenu une immense ville dont on voit surtout les zones d'activités périphériques. Et cet aménagement du territoire ne devrait pas porter ce nom. Comment peut-on gérer l'espace d'une commune un peu importante, comme l'île-Rousse par exemple, sans document d'urbanisme. Cette petite ville du nord multiplie sa population en été, les résidences de vacances sont partout présentes, la station de traitement des eaux se trouve en limite de la zone urbanisée et va finir par être englobé dans le bâti ... et tout cela est géré uniquement en application du Règlement national d'urbanisme. Pour un continental comme moi, c'est un peu déroutant car on peut craindre abus et passe-droit, arrangement et désordre. Mais cela semble normal en Corse. Il y aurait une sorte d'auto-régulation qui évite le grand n'importe quoi. On ne demande qu'à le croire.
En tout cas, si vous cherchez un endroit pour prendre une leçon de paysage, apprendre à lire le paysage simplement en regardant, la Corse est tout à fait adaptée à cela. Les points de vue sont riches, multiples et souvent spectaculaires. Tous les paysages se développent sur plusieurs plans. L'activité humaine est parfois évidente, souvent plus discrète mais toujours présente. Et comme sur toute les îles, le rythme y est différent.