jeudi 14 février 2008

Friches touristiques

Les informations télévisées évoquent parfois de véritables problèmes paysagers sans même sans rendre compte. Ce soir, France 3 National évoquait les nouveaux soucis qui se dressent pour l'avenir des stations de ski créées durant le dernier demi-siècle, parfois à base altitude.
C'est le cas d'Abondance, petit village alpin où la commune a investi dans de couteuses infrastructures de loisir (ouvertures de pistes, téléski ,télécabine, voiries, commerces ...) entre 1000 et 1700 m.
Mais aujourd'hui, les modifications climatiques jouent un bien mauvais tour (et dire qu'il y en a encore qui croient que le réchauffement, c'est pour plus tard !!!). La neige n'arrive plus assez tôt, ni en assez grande abondance sur les pistes d'Abondance (sic!).
Le maire a pris la décision d'arrêter l'exploitation de la station de sports d'hiver. Quelques structures vont continuer sur leur lancée tant que les tourismes viennent encore. Mais l'Office du Tourisme cherche un repreneur/financeur privé (constructeur de canon à neige !).
Je suis donc aller sur le site de la station et j'ai constaté sur le bulletin météo que les pistes étaient ouvertes... ??? Qui croire ?

De toutes façons, cet espace est voué à l'évolution vers la friche touristique. Les pistes ouvertes ne seront pas pratiquées par les skieurs si il n'y a que 20 à 30 cm de neige.

On connaissait les friches industrielles, portuaires, urbaines ... et les vois devenues touristiques. Et Abondance ne sera pas la seule. De nombreuses stations de moyenne montagne vont devoir aller vers une requalification de leurs espaces skiables qui vont devenir des espaces "piétons".
Nous voilé en pleine problématique des Freemen. Il faut voir plus global. Avons-nous besoin de maintenir des activités dans ces zones? Les décision politiques à venir ne devront pas mettre de côté l'option d'abandon de ces espaces, de leur retour à la colonisation végétale contrôlée, et pourquoi pas paysagée.

Oui, l'évolution des paysages est maintenant inévitable. Le petit train de la Mer de Glace n'ira plus au glacier. La Seine continuera à remplir son chenal avec les résultats de son processus érosif. La mer changera le profil de nos côtes.

Non, la logique conservatoire de ce que l'homme à créé, à tout prix soit-disant pour son bien, n'est plus de mise. Certaines zones humides devront évoluer vers l'atterrissement. Le chêne disparaitra peu à peu de nos forêts normandes. Nous ne pourrons plus aller skier en-dessous de 2000 m.

Et là, il s'agit bien de décisions politiques à prendre. Pour ne pas maintenir à tout prix certaines vocations territoriales, l'adaptation à ces nouveaux espaces devra être un accompagnement de leur évolution, en aucun cas un forçage.

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