vendredi 1 février 2008

Avec ou sans clocher ?

L'église de Berville-en-Caux, dédiée à saint Wandrille, est menacée de destruction.

En fait, l'état de l'édifice est tel que l'exercice du culte (catholique - ici) y est interdit par arrêté de péril depuis 2001. Les voûtes s'affaissent, les parois se désolidarisent, les enduits tombent ainsi que les briques.
Eglise construite au XIXe siècle, elle fait partie d'une importante série d'édifices bâtis en remplacement d'autres trop vétustes ou en ruines lors de la grande campagne de construction de la seconde moitié du siècle. Construites à la "va-vite", quelques autres églises ont déjà été désertées voire détruites comme celle de Sainte-Marie-des-Champs.
Le maire, Serge Barré, pose la question. Un village peut-il vivre sans église ? Il organise un référendum dans la commune.

Dans le Pays de Caux, comme dans d'autres terres, le paysage est marqué par les clochers qui ponctuent la skyline rurale avec les pointes ponctuelles et caractéristiques de tel ou tel village.
Lorsque vous parcourez la campagne, les paysans ne manquent pas de se repérer dans l'espace de leurs propres terres avec les directions indiquées par le clocher de ce village ou celui de cette commune. Le clocher est un signal.

Il est aussi l'identité d'un village. Les habitants ont déserté depuis longtemps l'office dominical ; pourtant, ils ne pourraient pas se résigner à ne plus avoir "la place de l'église, la vue du clocher lorsqu'ils sont en plaine, leur terre organisée autour de cet insigne tourné vers le ciel".

Trois possibilités sont offertes à Berville.
1/ La destruction puis reconstruction d'une autre édifice religieux plus modeste et adapté au culte catholique.
2/ La restauration de l'édifice existant.
3/ Une destruction partielle conservant le clocher.

Cette dernière proposition me semble particulièrement intéressante. L'église en elle-même ne présente guère de cachet qui justifierait sa conservation mais le clocher est bien identifié comme celui de Berville-en-Caux. Avec ces 5 niveaux neo-romans, il constitue un véritable symbole. La façade mériterait une conservation partielle. Mais dans le paysage local, le signal est le plus important, ainsi que la cloche. En effet, le paysage sonore est ici clairement identifié. la cloche ponctue encore partiellement la vie locale, à tel point que le maire ne semble pas se résigner à la faire taire.

Dans quelques jours, la décision sera connue. Espérons que les habitants y garderont leur "identité".

Je vous invite à visionner le reportage de TF1 qui en parle et permet d'entendre l'avis du père Christophe Ansel, curé de la paroisse de Doudeville dont dépend Berville.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est un nouveau Clochemerle ! A lire, pour ceux qui ne connaîtrait pas évidemment...

Anonyme a dit…

je suis agnostique et prône la laïcité française mais reconnais qu'un petit village sans son église semble... nu !

les édifices religieux sont non seulement des moyens de repère mais donnent aussi un cachet aux villages. Ces derniers n'ont pas forcément les moyens financiers d'aménager une jolie mairie ou une belle école.

de grâce, n'attaquons pas les vieilles batisses (religieuses ou non)et n'oublions pas la sage parole de Lavoisier !