Depuis que les éoliennes existent, elles alimentent de façon abondante le débat paysager. Car leur impact ne peut être nié par les pro-éoliens, même si c'est quasiment le seule élément qui peut jouer en défaveur de l'énergie du vent. N'oublions pas non plus, le problème des énergies qui doivent se substituer au vent tant que les techniques de régulation de la production ne sont pas modifiées (voir plus loin).
Mais revenons à l'impact paysager.
Une éolienne, c'est haut, c'est grand, c'est visible de très loin et, bien entendu, lorsqu'il y a un paysage remarquable ou un monument, ce n'est pas adapté. Mais les pro-éoliens n'ont jamais souhaité mettre des moulins à vent au sommet du Ventoux ou sur les hauteurs de Honfleur. Les vrais pro-éoliens intègre la donnée "paysage", contrairement à la plupart des opérateurs éoliens qui ont pour objectif principal de récupérer l'argent de la production, en collaboration avec les propriétaires des terrains où sont implanté les éoliennes (parfois élus locaux) qui récupèrent la manne de la location des terres.
Le nouvel élément c'est un loby très efficace qui est apparu, il y a quelques mois. Il associe defenseurs du paysage et l'ancien président de la République, Valéry Giscard d'Estaing. Un très bel article de Guillaume Malaurie dans le Nouvel Obs fait l'état des lieux, par lequel on comprend que le lobbying est efficace. Il se pourrait bien que la loi Grenelle 2 vienne poser des contraintes supplémentaire à l'éolien selon un argument simple, efficace mais contestable. "Pourquoi l'éolien est un danger pour la France" selon Jean Louis Butré, dont le livre "L'Imposture" a été préfacé par Giscard ? Parce que les éoliennes tournent par intermitence et qu'il faut donc construire de plus en plus de centrale à charbon ou à gaz pour pallier à leurs insuffisances. Butré et Giscard ont réussi à fédérer 300 associations locales ou nationales et quelques têtes de gondole marquantes parmi lesquel Pierre Rabhi, l'une des plus emblématiques figures de l'écologie pour qui je voue personnellement une certaine admiration.
Le comité ainsi créé, où Marcel Boiteux (ex-patron d'EDF) et Didier Wirth (Parcs et Jardins de France) se trouvent associés, parle de l'éolien comme un choix "inutile et trop couteux" ... et j'en passe.
Le président du Syndicat des Energies Renouvelables affirme : "l'aventure éolienne en France est en train de se casser la gueule". La dernière preuve de cette marche arrière sur l'éolien est le vote par le Sénat, le 5 septembre dernier, d'un texte qui soumet à la construction des éoliennes aux même contraintes que les industries à risque. Et pourtant Nicolas Sarkozy s'est engagé à obtenir 23 % d'électricé sans carbone en 2020. On en est loin.
Aujourd'hui, alors que débute le sommet de Copenhague, de nombreux débat sont déjà capturé, confisqué par divers lobbying alors que les propos des scientifique et la raison devraient être les vrais meneurs de la réflexion. Il semble bien que le côté passionnel et partisan risque bien de mener la danse. Je ne sais pas si le paysage sera un élément du débat durant ce sommet mondial, mais tout défenseur du paysage devra sortir de sa réflexion partisane pour une pensée "intégrée" care notre monde est complexe et les support scientifque, aide à la décision, ne sauraient se réduire à une dichotomie simple entre ce qui est bon et ce qui est mauvais. Entre le blanc et le noir, le gris occupe une large place.
Mais n'oublions pas que nous sommes au pays d'Areva et d'EDF ! Comme conclue Malaurie, les éoliennes européennes produisent déjà 30.000 MegaWatts soit l'équivalent de 20 centrales nucléaires qui ne seront ainsi pas construites.