vendredi 28 novembre 2014

Colloque Gaié 2014 Paris

Alors que la grande conférence de Paris sur le changement climatique se profile, les politiques s'agitent et les scientifiques travaillent.
Le laboratoire IEES Paris (Institut d'Ecologie et des Sciences de l'Environnement de Paris), NatureParif et le GIS Climat-Environnement-Société et avec le soutien d'AgroParisTech et de l'ADEME organise dan s le cadre des activité de l'association Gaié une rencontre d’ingénierie écologique le 15 décembre 2014 à AgroParisTech, rue Cl. Bernard.



Plus d'information ici : http://www.gisclimat.fr/manifestation-scientifique/colloque-gai%C3%A9-2014-ling%C3%A9nierie-%C3%A9cologique-une-option-face-au-changement 

le Programme est disponible en téléchargement :  http://www.gisclimat.fr/sites/default/files/Programme_15122014.pdf

Les présentation sont très diversifiées et très techniques : socio-écosystèmes forestiers, cyanobactéries, toitures végétalisées ... Forcément, en une petite journée, c'est un peu condensé. Une table ronde "Ingénierie écologique vs géoingénierie" conclura la journée.

Si vous souhaitez participer, il faut impérativement vous inscrire avant le 5/12/2014.


mercredi 26 novembre 2014

Normandie, le choix de l'unification

Voici longtemps que l'on en parle ... c'est presque fait, du moins, au niveau du cadre réglementaire. Au delà de cela, il y a beaucoup à faire.
Pour les habitués du monde des géographes et des historiens, le travail a déjà bien été défriché, plus même que la plupart des hommes politiques et haut fonctionnaires de la région normande ne le savent.
Une grosse partie de la réflexion a été menée par le groupe des "Quinze géographes". Issus des équipes de recherches universitaires des trois grandes villes de Normandie (Caen, Rouen  et Le Havre), ces géographes ont commencé par éditer "La Normandie en débat" aux Editions OREP :
 http://www.orepeditions.com/828-article-la-normandie-en-debat.html


Ils poursuivent maintenant le travail en publiant régulièrement une publication électronique du même titre. Les trois premiers numéros sont accessibles en ligne sur plusieurs sites, dont celui de l'Institut de Recherche Inter-Disciplinaire Hommes-Société :
http://irihs.univ-rouen.fr/la-normandie-en-debat-une-metropole-a-inventer-403370.kjsp

Le quatrième numéro ne devrait pas tarder.

Ce collectif des quinze essaye de parler d'une seule voix, ce qui ne doit pas être si simple ; mais surtout, il montre en quoi le débat est source de réflexion, la dialectique est d'abord un enrichissement de notre propre analyse individuelle. Ensemble, ils montrent que l'union tricéphale des villes ne serait pas si utopique que cela. Elle pourrait même être une chance.
A suivre, donc.


dimanche 2 novembre 2014

Décrire la biodiversité - Démarche participative

Dans un article paru dans la Lettre de l'OCIM (Office de Coopération et d'Information Muséales), Gilles Bœuf, Yves-Marie Allain et Michel Bouvier font un résumé du rapport qu'ils ont rendu au gouvernement sur l'apport des sciences participatives dans l'étude de la biodiversité. L'article initial paru en 2012 vient d'être mis en ligne gratuitement sur le site de Revue.org, en Open Edition. 
Par cet article, vous pourrez découvrir en quoi chacun peut devenir un veilleur de la biodiversité, de notre proximité, et aider la travail d'inventaire réalisé normalement par des scientifiques aguerris.
L'article intitulé : "L'apport des sciences participatives à la connaissance de la biodiversité en France" évoque la reconnaissance progressive par la communauté scientifique de cette méthode, y compris validée aujourd'hui par un article dans le revue internationale PlusOne.
Vous apprendrez ainsi le rôle que vous pourriez jouer simplement en observant le territoire autour de vous. En fait, en étudiant les éléments qui composent votre paysage ordinaire. C'est une façon simple de faire scientifique.
Une seule question se pose : Pourquoi pas vous ?


Crédit photo : © Agence Sirius

jeudi 28 août 2014

Fragment de paysage de Catal Huyuk, il y a près de 9 millénaires

Le site archéologique turc de Catal Huyuk est connu pour être l'un des premiers sites néolithiques où l'habitat est organisé de façon très groupé. On parle alors de proto-urbanisation. Il est aussi le lieu où se trouve la plus ancienne carte du monde, en fait un plan de la "ville". Il possède enfin la première évocation graphique du paysage environnant un lieu.


En effet, les habitants ont associé à ce plan des rues et maisons de la ville un décor avec ce qui semble figurer un volcan à l'eruption imminente. Malgré la ressemblance étonnante entre l'image et la vision réelle, cette interprétation était très controversée.


Mais depuis la découverte du site dans les années 60, les méthodes et techniques utilisées par l'archéologie ont beaucoup évoluées. Aujourd'hui les géochimistes ont prélevé des fragments de roches au sommet du volcan qui voisine le site (140 km, tout de même), le Hasan Dagi. Le dépôt d'andésite étudié est attribué au VIIe millénaire, ce qui semble bien correspondre à la date approximative de 6500 avant notre ère qui marque le début de l'apogée du site.

Article de référence sur Plos one du 8 janvier dernier.
http://www.plosone.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0084711



mardi 26 août 2014

Une nouvelle histoire du climat !

Voici un livre qui va vous réconcilier avec le temps qui passe .... surtout lorsque vous pensez que novembre commence à la fin du mois d'août.
HIVER ... c'est son titre.


Le livre de François Walter est avant tout un livre d'historien avec sa rigueur ... documentaire. Il raconte au cours de ces 421 pages les trois siècles durant lesquels les archives sont suffisamment abondantes pour nous dire comment les hommes parlent de l'hiver. F. Walter explore aussi les relations entre l'homme et l'hiver, tant par le classement des phénomènes hivernaux que par le besoin de comprendre le froid en allant le chercher loin de chez soi.
L'auteur raconte l'hiver comme on raconte une histoire. Et si jamais vous trouvez qu'il fait froid, ce soir, souvenez vous que juste avant la Révolution française, la lagune de Venise était gelée.

"Hiver, histoire d'une saison" par François Walter, éditions Payot.
prix éditeur 25 €

Vous pouvez aussi suivre ce lien vers l'émission passionnante de Jean-Noël Jeannerey qui avait été consacrée à ce livre sur France Culture (Concordance des temps du 28 décembre 2013) :
http://www.franceculture.fr/emission-concordance-des-temps-l-inevitable-hiver-2013-12-28




lundi 21 juillet 2014

La Mailleraye sur Seine aux Victoires du Paysage

Il aurait été facile de laisser ce lieu partir en déshérence... une cale de bac et l'esplanade qui l'accompagne évoluent naturellement vers une sorte de friche en bord de fleuve.


Ce ne sera pas le cas à La Mailleraye. Avec un aménagement pour les camping-cars, un espace de promenade et de marché, un mélange entre le végétal et le minéral, l'espace de la cale du bac de la Mailleraye est devenu l'esplanade Scéno-Marine.
La vocation du lieu est d'être ouvert sur le paysage de la Seine car sa présence y est forte. On est au cœur du Parc Naturel des Boucles de la Seine Normande. C'est aussi le point de départ de circuits de randonnées pour découvrir ce territoire entre falaises calcaires, forêts et zones humides.

L'agence parisienne Babylone a conduit ce projet et sa réalisation a nécessité la collaboration entre Sogeti, Eiffage, MinéralService et Agrigex. L'hydraulique douce est associée à des plantes épuratrices. L'aménagement paysager devrait permettre de nouvelles activités comme des concerts en plein air ou des expressions scéniques diverses. La commune et les associations locales devrait y trouver un nouveau lieu à exploiter pour la vie publique.
Ce projet, aujourd'hui réalisé, a été retenu dans la catégorie "collectivités" pour la sélection finale des Victoires du Paysage 2014. Les résultats de ce concours organisé par l'interprofession de l'horticulture et du paysag ne sera connu que le 11 décembre.
Quel qu’en soit le résultat, d'avance bravo à André Leborgne, maire, et à son adjointe à la culture, Isabelle Renouf.




Pour mémoire, voici un lien vers quelques informations sur le site de la commune à propos de ce "bac de la mailleraye" dont la cale a été transformée.

Photo aérienne prise vers 1957 d'après J.-B. Seille, l'auteur du merveilleur blog "bacsdeseine". Je le remercie pour ces clichés. Une visite sur ce blog s'impose.

A signaler que l'agence Babylone fête ses 10 ans ... bon anniversaire.

jeudi 17 juillet 2014

Trou dans le paysage sibérien

Voila quelque chose que l'on ne voit pas souvent. Un trou béant dans le permafrost sibérien (près de Yamal) en cours de dégel. Il n'y a pas encore d'explication vraiment rationnelle à ce phénomène mais c'est pour le moins impressionnant. Il ne semble pas y avoir de lien avec des phénomènes du type de celui de la Toungouska survenu en 1908. Si la théorie selon laquelle cette ouverture serait due à une réaction chimique du sol comme une conséquence du réchauffement climatique, d'autres effets seront certainement à prévoir. La surprise est également qu'aucun théorie extra-terrestre ne soit encore apparue ... cela ne saurait tarder !



Voici juste le lien vers la vidéo diffusée sur le site du journal Le Monde. 
http://www.lemonde.fr/europe/video/2014/07/16/un-mysterieux-cratere-apparait-en-siberie_4458292_3214.html


mercredi 2 juillet 2014

Landscape Archaeology Conference 2014-2

Il y a quelques temps déjà, je vous parlais du colloque qui soit se tenir en septembre à Rome.
http://penserpaysage.blogspot.fr/2014/03/landscape-archaeology-conference-2014-1.html
Avec mes collègues Christelle Ballut (géoarchéologue, CNRS UMR 7041 ArScAn) et Yves Michelin (agro-anthropologue, Clermont Université, UMR 1372 Metafort, Vetagro sup), nous avons le plaisir d'avoir été retenus pour présenter un poster. L'avantage de cette conférence internationale LAC 2014 (Landscape Archaeology Conference), c'est que toutes les présentations orales ou sous forme de poster peuvent faire l'objet d'une publication ensuite dans une revue de portée internationale.
Pour vous donner une idée de ce que nous allons présenter, voici le texte par lequel nous avons répondu à l'appel à projet. Désolé pour les anglophobes, la langue de Shakespeare est devenue incontournable.


Environmental archaeology and landscape planning: two french experiences
In terms of landscape protection, implementation of ECL (Florence 2000) and inscription on the Unesco list often used historical and archeological sciences to justify the exceptional universal value of buildings and more rarely for landscapes. In France, some recent examples show that attitudes are changing.
In Auvergne, General Council of Puy-de-Dôme sustains inscription of the site « Chaîne des Puys – faille de limagne » as a natural site. It is justified by geological arguments (criterion VIII) and landscape (Criterion VII). If the visitor can also easily understand these places today, it  is because of how local societies have managed for thousands of years. The research, based on a review of sedimentary and historical sources show that agricultural and forestry practices have left very discrete marks on the volcanic forms by a suitable occupation of land, and these activities are still essential for the understanding of the geological formations.
In the project of registration on the Unesco list (criteria IV and V considered) of the « Clos masures » of the Pays de Caux, the General Council of Seine -Maritime led to the creation of a scientific board that combines various disciplines. From its beginning, it is based on the analysis in the long-term development, the planimetric morphology and consideration of inheritance, including legal. Origins of « clos masure » remains to be explained. Their functioning is related to farming systems of the Middle Ages and modern times. Structuring for the territory, « clos masures » lost during the twentieth century their first features. Today, the desire to bring together researchers from different backgrounds is as important as the strict registration process.
Mainly, with these two examples, we show that reconstruction with a good accuracy of the history of environment can help managers in their jobs, not longuer in a protective and precautionary meaning but in a continuation of the historical dynamics. On the one hand research shows that the current landscape is the product of a long evolution, and each time has left its own mark, used again or ignored by following societies. On the other hand, our research question the limits of the concept of « site » (natural site, cultural site …) carried by international institutions and the need of preservation. In the case of « Chaîne des Puys »,  as for « Pays de Caux », the procedure and the future management plan are ready to go beyond the logic of protection. They can enhance the visibility of geological forms or old lanscape planning by directing agricultural and forestry uses without jeopardizing their production activity. This atypical feature brings to imagine new way of management, as opposed to the Wilderness, or strict conservatory approach, respecting past and present human activities and orient them towards « cultivate » the natural or cultural aspect that give the universal value.

jeudi 12 juin 2014

Realitati care nu ar trebui uitate!

Dupa ceva timp de cand vorbim despre schimbarea climaterica, se pare ca multi dintre noi continua sa vorbeasca despre aceasta la viitor. Ori, este cat se poate de clar ca déjà la timpul present ar trebui sa conjugam verbul “a se adapta”. Biodiversitatea a marcat cu adevarat acest pas si dupa cum spune geneticianul Pierre-Henry Gouyon, “ar trebui sa repunem in functiune motorul biodiversitatii” (science et avenir H&S oct 2013).

Cateva cifre sunt necesare pentru a ne pune la curent:
Exista o lista internationala, validata de oameni de stiinta de cel mai inalt grad  si stabilita pentru Uniunea Internationala pentru conservarea naturii (UICN). Nu mai putin de 64000 de specii sunt recenzate. Conform acestei liste, 19000 din aceste specii sunt in pericol. Da, resursele pamantului sunt numarate, la fel si rezerva in posibilitati biologice.  Iar daca 41% din amfibieni sunt astazi amenintati cu disparitia, aceasta nu face placere decat batracofobilor (da, acestia exista!).
Peisajul depinde in foarte mare masura de populatiile animale si vegetale care il formeaza. Fara nici o indoiala, peisajele noastre sunt condamnate sa se schimbe. Si atunci de ce sa nu le adaptam la adevaratele noastre nevoi ? De ce sa cultivam ulei de palmier pentru a-l face sa parcurga 35000 km inainte de consumare, cand exista produse locale de substituire ? (5,2 milioane hectare de padure sunt distruse in fiecare an, printre altele si pentru acest scop).
De ce sa fim atat de putin eficienti in reciclarea materiilor prime (cresterea cu 40% a consumului lor intre 1999-2005 – minerale, biomasa, energii fosile) atunci cand noi stim bine ca exista limite de productie?
Si, asa cum spune P.-H.Gouyon, de ce sa inchidem ursii panda in gradini zoologice pentru a-I proteja, cand am putea sa protejam padurile de bambus?
Sigur, lumea aceasta merge in cap si eu ma trezesc adesea dimineata gandindu-ma la o lume, lasata copiilor mei, in care este déjà prea tarziu.

Imi place tare mult aceasta imagine folosita de Y.-A. Bertrand si Isabelle Delanoy.
Imaginati-va…sunteti un organism de tip bacterie si populatia voastra se dubleaza in fiecare zi. Problema este ca voi traiti intr-un borcan inchis.
Borcanul se va umple in 100 de zile.
Asadar, puneti-va doua intrebari : Dupa cate zile borcanul va fi pe jumatate plin ?

Dupa cate zile veti incepe sa va temeti de lipsa de spatiu ?
Daca descoperiti raspunsurile…atunci intelegeti de ce e timpul sa actionati.


Tocmai am terminat de privit video-ul Home. S-ar putea sa considerati aceasta putin deprimanta. Eu, personal, stiu de ce sunt in fiecare zi intr-o lupta cu semenii mei pentru supravietuirea speciei noastre, respectand celelalte specii.

I post that for my romanian friends. They have to know my motivation to be always in action.
Thanks to my friends Ioana, who translate this text from french. She is really great.

Ioana tradus textul în limba română. Multumesc Ioana.

Je poste ce message pour mes amis roumains. Il doivent connaître ce qui me motive pour être toujours en action. Merci à mon amie Ioana qui a traduit mon texte français en roumain. Elle a été super.

mercredi 4 juin 2014

Des réalités .... suite

Pour faire suite à mon message d'hier, je vous signale la journée organisée par Sciences Po (Institut du Développement Durable et des relations internationales - IDDRI) le vendredi 13 juin prochain. Cette conférence se place dans le cadre du programme de la Fondation d'entreprise Hermes.
Le thème de cette journée est
"L'innovation au secours de la biodiversité ?"
Toutes les informations sont sur cette page : http://www.iddri.org/Projets/Seminaire-Iddri-Fondation-d-entreprise-Hermes/L-innovation-au-secours-de-la-biodiversite

Alors que les deux sessions de travail ne semblent pas trop spécialisées ni polémiques (innovation et gestion des écosystèmes - restaurations écologiques), la table ronde du milieu de journée sera sans doute plus délicate et passionnante : Innovation en agriculture, quels effets sur la conservation de la biodiversité ?

En lisant le papier de présentation de cette conférence, on peut trouver le positionnement quasi schizophrène qui m'interroge depuis de nombreuses années : Quelles innovations amélioreraient notre capacité à restaurer
des écosystèmes de plus en plus complexes ? Dans quelle mesure les innovations risquent-elles au contraire de mener à l’artificialisation des écosystèmes ?
Cette double question montre que la réflexion de certaines sciences sociales (anthropologie, et en particulier des sciences historiques n'a encore que modérément pénétrée ce milieu. En effet, les écosystèmes sont de plus en plus complexes pour deux raisons majeures.
Tout d'abord par la capacité de lecture et d’analyse des sciences, qui en comprenant mieux les interactions entre les éléments composant les systèmes, met en évidence la complexité. Depuis que les systémiciens nous ont fait comprendre que LE système est plus que la simple somme des éléments qui le composent, la notion même de complexité est synonyme de richesse et non plus de difficulté à comprendre.
Mais également, les écosystèmes sont devenus plus complexes par l'apparition d'interactions avec l'homme inexistantes auparavant. Le processus d'anthropisation des écosystèmes les a rendu plus complexes.
Les innovations sont forcément des créations humaines, des gestes anthropiques, et en cela elles artificialisent de fait les écosystèmes en les soumettant à une contrainte ou à un forçage (qui peut leur être favorable). La seconde question n'en ait donc pas une. Une affirmation aurait été aussi simple car la réponse est dans la question. Les innovations mènent à une artificialisation des systèmes.
L'envie de nature à tout prix, des chercheurs en sciences de l'environnement et de la biodiversité, leur fait oublier qu'ils agissent déjà sur des écosystèmes fortement anthropisés. C'est la notion de service écologique rendu qu'il faut ici réintroduire. Elle permet de quantifier et/ou de qualifier l'état d'un espace réduit, d'un territoire, d'une espèce ou d'un écosystème en laissant de côté l'aspect "niveau d'anthropisation". Les productions de nutriments, de bien-être, d'espace non minéralisé, de filtrage de l'eau, de lieux de stockage, de capacité reproductive, et bien d'autres ... sont les critères sur lesquels on peut alors réfléchir. Car la seule façon de faire de l'écologie de façon responsable, c'est de reconsidérer l'homme comme un élément comme un autre du système. Le placer en dehors amène toujours à penser que les systèmes "naturels" sont à son service. Alors que les populations humaines bénéficient des services écologiques rendus par les écosystèmes comme toutes les autres populations vivantes, à la surface de la terre ... avec le terrifiant pouvoir de les détruire. Mais là, c'est un autre débat.

Mais saluons la réalisation de cette journée qui devrait de toute évidence apporter des éléments de réflexion utiles.

Cette journée de présentation se tiendra, Quai Mauriac (Bibliothèque nationale de France). La vidéo devrait être prochainement disponible sur le site de l'IDDRI.

mardi 3 juin 2014

Des réalités à ne pas oublier !

Depuis le temps que l'on parle de changement climatique, il semblerait que nombres d'entre nous continuent d'en parler au futur. Or, c'est bien au présent qu'il faut désormais conjuguer le verbe "s'adapter".  La biodiversité a vraiment marqué le pas, et comme le dit le généticien Pierre-Henri Gouyon, " il faut remettre en route le moteur de la biodiversité" (sciences et avenir H&S oct 2013).
Peu de chiffres sont nécessaires pour se mettre en situation :
Il existe une liste internationale, validée par les scientifiques du plus haut niveau et établie pour l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Pas moins de 64.000 espèces y sont recensées.  Selon cette liste, 19.000 d'entre elles sont en danger. Oui, les ressources sur terre sont comptées, la réserve en capacité biologique aussi. Et si 41% des amphibiens sont aujourd'hui menacé d'extinction, cela ne fait plaisir qu'aux batracophobes (si, si, ça existe) !
Le paysage dépend grandement des populations animales et végétales qui le composent. A n'en pas douter, nos paysages sont donc condamner à changer. Alors pourquoi ne pas les adapter à nos vrais besoins ? Pourquoi cultiver de l'huile de palme pour lui faire parcourir 35.000 kms avant consommation alors que des produits de substitution locaux existent ? (5,2 millions d'hectare de forêt détruits chaque année, entre autre pour cela).
Pourquoi être si peu efficace en recyclage des matières premières (augmentation de 40% de leur consommation entre 1992 et 2005 - minéraux, biomasse, énergies fossiles) alors nous savons que des limites de production existent ?
Et comme le dit P.-H. Gouyon, pourquoi mettre les pandas dans des zoos pour les protéger alors que nous pourrions protéger les bambouseraies ?
Certes, ce monde marche sur la tête et je me réveille souvent le matin en pensant à un monde, livré à mes enfants, où il est déjà trop tard.

J'aime cette image utilisée par Y.-A. Bertrand et Isabelle Delannoy.
Imaginez ... vous êtes un organisme du type bactérie, et votre population double tous les jours. Le problème, c'est que vous vivez dans un bocal fermé.
Le bocal sera plein en 100 jours.
Posez vous donc deux questions : Au bout de combien de jours le bocal sera-t-il à moitié plein ?
Au bout de combien de jours aurez vous peur de commencer à manquer de place ?



Si vous trouvez les réponses .. alors vous comprenez pourquoi il est temps d'agir.

Je viens encore de regarder la vidéo Home. Vous pouvez trouver celle-ci un peu déprimante. Moi, avec ça, je sais pourquoi je suis tous les jours dans un combat avec mes semblables pour la survie de notre espèce en respectant les autres espèces.

dimanche 20 avril 2014

Espaces Naturels Sensibles - première approche

Dans son dernier numéro de la revue institutionelle "Seine Maritime Mag", le Conseil Général du département attire brièvement l'attention des lecteurs sur les Espaces naturels sensibles (ENS). Brièvement car en une page et seulement une dizaine de lignes de textes, on ne peut pas dire grand chose. Il est bon d'en savoir un peu plus.
Heureusement, il y a le site internet du  CG76 et sa page dédiée : http://www.seinemaritime.net/nos-actions/loisirs/visitez-les-ens-et-le-littoral.html 
Je vous conseille vivement d'y aller.

Mais surtout, pour plus d'informations, la page Wikipedia qui y est consacré est  plutôt bien faite. Elle restitue bien l'historique de la loi de 1976 et l'évolution de son application.

Ces ENS sont souvent devenus une affaire de gros sous entre Conseil Général et communes, car les actions en faveur des espaces naturels coûtent cher er les subventions du CG sont très convoitées. Ces actions sont assez variées : animations, construction d'un sentier pédagogique, nettoyage de site, clôture et pose de système de sécurité, entretien, et une action spécifique en Seine-Maritime est engagée pour les espaces naturels concernant des milieux humides ou des systèmes hydraulique.
Heureusement, une validation scientifique est généralement assurées par les techniciens du département.

Mais au-delà de l'action des élus et de leurs techniciens sur ce sujet, n'oublions pas que les ENS relèvent à l'origine d'une politique nationale, suivie par la DREAL et qu'à ce titre, il y a quelques informations à glaner ici. Mais attention, la DREAL n'agit pas directement, les ENS relève de la seule bonne volonté des collectivités locales. C'est ce qui explique une diversité assez forte entre les différentes prises en compte de ces espaces par les départements.



Enfin, certes, la Seine-Maritime a les siens, mais l'Eure aussi, et pas des moins intéressants. Allez aussi faire un tour sur le CG27. Et il y en a dans tous les départements ... du moins, je l'espère.

N'oublions pas que certains ENS peuvent être propriété d'autres institutions que le département ou une commune, par exemple, le Conservatoire du Littoral.

Il y aurait beaucoup de choses à évoquer à propos des ENS, comme la relation au paysage, les acteurs, l'action dans la durée, et plus encore. On en reparlera, c'est certain.


jeudi 17 avril 2014

Abbatiale Saint Ouen - ambiance forestière

Les titres de la presse et autres médias pour parler de cette installation de Roy Lekus et Fraçoise Jolivet ne manquent pas. De son vrai nom "Gothique frémissant", cette mise en lumière et image de l'abbatiale de Rouen va laisser une trace dans les mémoires.


http://www.rouen.fr/evenement/26623-gothique-fremissant-anime-labbatiale-saint-ouen

Attention, c'est seulement jusqu'au 27 avril 2014, à Saint-Ouen de Rouen, entre 21 h et 23 h, et c'est gratuit.

La vidéo de présentation de l'installation :
https://www.youtube.com/watch?v=eB46VXwY8Hg


Pour prolonger la visite, allez découvrir une autre vision des cathédrales au Musée des Beaux Arts de Rouen.
http://mbarouen.fr/fr/expositions/cathedrales-1789-1914-un-mythe-moderne

mardi 15 avril 2014

Chris DRURY : Retour sur l'expo 2013

Voici un article qui mérite une lecture. Le travail de Chris Drury a été remarqué en Haute-Normandie lors de sa résidence d'artiste à Jumièges, au milieu des ruines de l'abbaye. Voila déjà quelques mois que son travail a été présenté mais je sais que son passage en Normandie aura marqué le Land Art dans la région.

http://www.landarts.fr/entretien/entretien-avec-chris-drury/



Normandie Impressioniste 2013 a été une occasion pour beaucoup de normands de se rapprocher encore un peu de l'art. Le Land Art, ou plutôt l'art de la nature comme le préfère sûrement C. Drury, nécessite une ouverture d'esprit particulière, et une attention aux matériaux, à la lumière, et souvent, il convient de laisser vagabonder sa pensée pour apprécier.
Si vous apprécier ce travail, n'oubliez pas de découvrir aussi celui de Richard Long.

La page internet de Chris Drury : http://chrisdrury.co.uk


dimanche 13 avril 2014

Le plateau continental de Bretagne sud

La géographie s'associe à la géologie pour penser les paysages du passé. Ce pourrait être assez classique mais ces types de travaux sont suffisamment rares pour être remarqués. Les démarches rétrospectives ne sont pas toujours bien comprises et sont souvent sujettes à caution. Oui, les géographes et les géologues ne sont pas des historiens mais si ils apprennent à utiliser les outils intellectuels des historiens (sens critique, analyse des sources, confrontation des données de provenances diverses, lecture des héritages) ils peuvent tenter ce type de restitution. David Menier, Cécile Briend et Claude Augris ont coordonnés cet atlas très particulier : "Les réseaux fluviatiles anciens du plateau continental de Bretagne sud".



Il s'agit en fait d'un travail de cartographie géologique montrant les phases d'inondation, de montée et de recul de la mer. Cela permet de mettre en évidence les avalées sous-marines, prolongées parfois par des vallées terrestres actives aujourd'hui. Plus qu'une carte géologique avec sa notice, c'est un véritable récit paysager qui est offert.
Certes, les addicts aux travaux de paysagistes retro-prospectivistes seront un peu déçus mais la méthode est là. Ca manque un peu de verdure ... héhéhé,  mais le sérieux des chercheurs qui ont œuvrés ici ne fait pas de doute.
La même équipe (en particuliers C. Augris) a déjà publié d'autres travaux sur les environs de Lannion et sur le Pays Basque.
Encore un bel ouvrage aux Editions QUAE - 30 €

Un ouvrage sur la Baie de Seine, et les vallées fossiles qui la parcours serait bien venu. Mais le travail est de taille.

jeudi 20 mars 2014

Le retour de l'eau dans le Negev

Quand tout un paysage redevient vivant !

http://www.lemonde.fr/proche-orient/video/2014/03/19/la-renaissance-d-une-riviere-en-plein-desert-israelien_4385865_3218.html

Cette étonnante video montre le retour de la rivière Zin dans son lit. Cela se passe dans le désert du Negev, en Israël, à une 50 km kilomètres au sud de Beer-Sheva et à 30 km de la frontière égyptienne. Une gestion en partie naturelle, mais devenue différente au cours du temps, de la circulation de l'eau ainsi que les pluies récentes abondantes sur les massifs de l'ouest Negev ont permis le retour de l'eau que l'on voit ici entrer à nouveau dans un canyon.
Le plus fascinant dans la vidéo est le bruit de l'eau qui revient. Le paysage du lit de la rivière ne redevient pas seulement occupé par la rivière, il redevient aussi sonore.

Dans ce secteur du Negev, de nombreux lieux ont été anciennement occupés par des exploitations agricoles contraintes par des modes d'irrigation ponctuel comme c'est le cas à quelques kilomètres du Ein Ovdat Canyon. L'exemple de cet extrait de Google Earth est assez parlant.



Comme quoi, la maitrise de l'eau est bien un fait majeur de nos sociétés.

Autres liens pour cette vidéo :
http://www.youtube.com/watch?v=OELmxnp-aRA
http://www.youtube.com/watch?v=sV1V94k0KZA

avec un commentaire en anglais / with english comments
http://www.examiner.com/article/the-first-wave-of-the-zin-river-the-israeli-desert-video

mardi 18 mars 2014

Colloque à Bruxelles (ULB)

Il semble que les colloques, séminaires et autres rencontres touchant à la question du paysage soient particulièrement nombreuses en 2014.
Le mois prochain (28 et 29 avril 2014), se tiendra en Belgique à l'Université Libre de Bruxelles (ULB), un colloque dont le sujet est "Concilier expertise scientifique et participation : le défi posé par la Convention Européenne du Paysage".
Les interventions durant ce colloque seront de trois natures : conférences, communications et posters. Les conférenciers sont bien connus du monde de la recherche en paysage. Ils sont au nombre de 3 (Ingrid Sarlöv Herlin, Marc Antrop et Yves Luginbuhl) et leur présentation respective ouvre chacune une session du colloque. Les intervenants dont les communications (27) ont été retenues, tout comme ceux présentant des posters (24), viennent d'horizons assez diversifiés (institutions administratives de gestion du paysage, universités, centres de recherche, écoles d'architecture ou du paysage) comme il est d'usage dans ce genre de rencontre. Diverses nationalités sont présentes même si la liste en reste très limitée (France, Belgique, Italie, Norvège et Suède). Les dominantes, dans les sujets abordées, sont les politiques publiques de paysage avec sa part d'interaction entre réglementation et action, et la participation des habitants à la construction intellectuelle des paysages dans lesquels ils vivent. On s'étonnera que bien peu de paysagistes soient présents pour parler de leurs expériences et on pourra légitimement s'inquiéter de la part importante que l'ingénierie et le pouvoir décisionnel risquent d'occuper. La relation entre approche sensible et compilation des connaissances techniques et factuelles sera peut-être présente dans quelques communications mais restera sans doute marginale. Le besoin d'une démarche multiscalaire faisant passer le chercheurs de l'élément de paysage à la structure paysagère, puis à des concepts plus larges comme les unités ou les entités de paysage est présente dans quelques communications (Visualizing and sharing successes in landscape transformations: some Italian examples / La construction de l’objectivité des structures paysagères). Mais tout cela semble bien conventionnel malgré l'aspect choc de quelques titres (Le droit du paysage étouffe-t-il les expertises citoyennes ? / Inversez le système !).

Ci-dessous, l'annonce complète de ce colloque en français puis en anglais :

L'Institut de Gestion de l'Environnement et d'Aménagement du Territoire – ULB (avec l'appui du département d'histoire-UNamur et de la Conférence Permanente du Développement Territorial) organise les 28 et 29 avril 2014 un colloque portant sur :

« Concilier expertise scientifique et participation : le défi posé par la Convention  européenne du paysage »
à l'Université Libre de Bruxelles (Belgique).
Vous trouverez ci-joint copie du  programme consultable et régulièrement mis à jour sur le site internet du colloque : http://igeat.ulb.ac.be/fr/elc2014.
Vous pouvez vous inscrire via ce site. L’inscription est obligatoire pour participer au colloque (tarifs : 2 jours : 100 € ; 1 jour : 70 € ; gratis pour les étudiants).
Plus d'information:
-          programme :  http://igeat.ulb.ac.be/fr/colloque-cep-2014/programme/
-          informations pratiques : http://igeat.ulb.ac.be/fr/colloque-cep-2014/infos/

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On behalf of the Institute for Environmental Management and Land-use Planning (IGEAT-ULB), with the support of the History Department (UNmur) and the Standing Conference on Territorial Development (CPDT), we are pleased to invite you to Brussels for a Conference on:
“Combining scientific expertise with participation: the challenge of the European landscape convention”
from 28-29 April 2014 at the Université Libre de Bruxelles (ULB), Brussels-Belgium.
Please find attached the programme which is available and regularly updated on the conference website (http://igeat.ulb.ac.be/en/elc2014).
Registration is open on the website and is required to attend the conference (registration fee: 2 days: 100 ; 1 day: 70 ; free for students).
More details:
-          information: (conference venue, to travel and to stay in Brussels): http://igeat.ulb.ac.be/en/conference-elc-2014/infos/

mercredi 12 mars 2014

Ukraine : Paléoécologie sur les rives de la Mer Noire

Il y a des jours où je regrette vraiment de ne pas mieux connaitre les langues des rives de la Mer Noire. Le russe et l'ukrainien ne sont parait-il pas si difficiles que ça ! Nu, mayzhe (enfin presque).
Mais là-bas aussi, les façons de faire de l'archéologie sont en train de changer. L'archéologie du paysage prend des pistes que nous avons défrichés depuis un peu plus de deux décennies en France. M.M. Ievlev vient de publier un ouvrage qui traite de paléoécologie antique. Le titre exact, que j'ai découvert grâce à l'indispensable Spartokos, est : M.M. Ievlev (2013) : Очерки античной палеоэкологии Нижнего Побужья и Нижнего Поднепровья /Ocherki antichnoj paleojekologii Nizhnego Pobuzh’ja i Nizhnego Podneprov’ja, Kiev 

ou


Essais sur la paléoécologie antique de la région du Bas-Bug et du Bas-Dniepr



C'est la cité d'Olbia qui est au centre de l'étude ; plus exactement, cette cité antique que nous appelons Pontic Olbia pour ne pas la confondre avec le site de Provence. Olbia du Pont est une colonie grecque fondée au VIIe siècle avant notre ère, situé dans l'actuelle Ukraine à l'embouchure du Bug, l'antique fleuve Hispanis. La ville fut un centre important de commerce sur la Mer Noire jusqu'au IVe siècle de notre ère. Aujourd'hui, une grande partie du site forme une réserve archéologique dans la commune de Parutino.





L'intérêt de la publication n'est pas seulement de présenter les résultats des nombreuses investigations conduites sur le site même par Boris Farmakovsky durant le premier quart du XXe siècle, mais de replacer le site dans son contexte. Cela est fait en abordant les problèmes de localisation de la ligne de rivage, des modifications dans la faune et la flore dans un milieu où les milieux humides sont nombreux, des conséquences de la localisation du site sur le fonctionnement économique et social de Olbia.
Bien entendu, de nombreux autres travaux existent déjà à propos de Olbia du Pont, comme l'étude des inscriptions grecques par Laurent Dubois en 1996 (publication EPHE), mais cette façon d'analyser un site archéologique est innovante pour l'Ukraine. 
En début 2013, Gérard Chouquer avait publié une brève étude archéogéographique de cette zone à partir des travaux cartographiques de F. N. Liseckij (reproduits par Sergej Bujskich en 2006). On peut penser que cette partie du monde antique pourrait aussi devenir un centre d'intérêt par d'autres faits que par les mouvements sociaux, révolutionnaires et patriotes qui l'animent.