vendredi 3 octobre 2008

Savoir vivre pleinement le temps présent

C'est bien l'un des mots de notre temps de vouloir toujours être dans la prospective ou dans le passé.
Mais notre société n'est pas dans n'importe quelle démarche prospective.
Elle aime voir un avenir qui fait peur. Le pus bel exemple est donné par les médias qui sont toujours là pour ne redire les catastrophes prévisibles, naturelles ou économiques, que l'on pourrait éviter ... si on voulait, ou que la nature va nous imposer.
Elle est aussi dans la prospective idéaliste. Celle des missions vers Mars qui vont résoudre nos problèmes énergétiques, celles des immeubles futuristes qui vont créer de nouvelles dimensions sociales au Moyen Orient comme à Paris.
Cette prospective est celle des clichés, des a-priori, du bling-bling (!).

Mais nous vivions aussi, bien souvent dans le passé. Et c'est celui du merveilleux qui surgit dans les superbes émissions de France 3, des grandes découvertes archéologiques qui nous redisent les âges farouches (si, si ceux de Rahan et de ses copains), par les belles dames du temps jadis que nous racontent la presse.
Le passé est aussi celui de la proximité, et cela depuis bien moins longtemps. Ce passé de nos famille et de nos village, petits métiers, gens de peu et vie quotidienne, si chère à Jean-Louis Beaucarnot.

Et entre les deux. Quand faisons nous le lien entre passé et futur ? Les médias nous abreuvent de récits du passé, d'informations sur le présent et parfois de projection vers des lendemains qui ne chante pas toujours ; mais jamais les médias ne prennent le temps de nous expliquer comment la connaissance du passé et les évolutions observées nous on conduit jusqu'à aujourd'hui. Et comment cette connaissance pourra nous aider à préparer l'avenir.
Ce sont alors les plus petits évènements comme les faits les plus marquants de notre monde qui peuvent être essentiels.

Voilà le vrai sens, selon moi, de l'expression vivre le temps présent. Le comprendre dans ce qui le constitue, par ce qui lui permet d'exister. Il ne s'agit pas de regarder derrière soi pour avoir des regrets et des remords mais de construire devant soi avec ce que l'on est et en pleine conscience d'où l'on vient.
Je prend souvent l'exemple des "pas japonais", ces pavés qui nous permettent de traverser les pelouses de jardins. Les pavés sur lesquels j'ai marché, je les prend et les réagence selon une autre organisation, j'y ajoute de nouvelles formes, de nouvelles matières, de nouveaux pavés... et avec cela je fabrique l'avenir.

Et pour savoir dans "quel temps" nous vivons, lisez, ou relisez "L'Esprit du Temps" d'Edgar Morin. C'est sans doute l'un des ouvrages les plus novateurs du XXe siècle.

Aucun commentaire: